L e président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDEl,), Aliou Bah a donné son avis sur ce dont les jeunes guinéens doivent s’appuyer pour se faire une place de choix dans l’arène politique du pays.
D’un point de vue global, M. Bah pose non seulement une réflexion sur le fonctionnement actuel de la politique en Guinée, mais décèle le ‘’ mal’’ de la jeune génération souvent perçue comme une ‘’alternative crédible’’ pour le changement en Guinée.
« Les aînés d’aujourd’hui, qui sont souvent décriés, ont géré la chose publique depuis leur jeunesse pour la plupart d’entre eux. L’évidence montre que le résultat global est loin d’être satisfaisant dans la mesure où notre pays est l’un des plus pauvres du continent. Ceci étant, nous qui critiquons cet état de fait, que faisons-nous de mieux pour ne pas être jugés de la même manière dans 20 ans ? Certes, la plupart des dérives du régime actuel sont planifiées par des acteurs de la vieille classe. Mais n’est-ce pas des jeunes qui en assurent l’exécution, la défense et la promotion y compris les assassinats de leurs innocents compatriotes et la haine interethnique, » s’interroge-t-il au prime à bord.
Au-delà de cet étonnement, ce jeune politique pense qu’il faut une prise de conscience collective des jeunes pour montrer une nouvelle manière de faire la politique.
« Au regard de la complexité socio-politique, des immenses défis à relever et du déficit chronique de qualité de leadership qui caractérisent notre pays, il y a des interrogations qui ont leur raison d’être sur les options alternatives. L’expérience nous a plusieurs fois prouvé qu’en politique, le fait d’être simplement jeune n’est pas une garantie d’efficacité et de probité », estime Aliou Bah.
Plus loin, le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDEl) appelle à la nouvelle génération à prendre son destin en main et se débarrasser de la facilité.
« Qu’est-ce que la nouvelle génération politique revendique comme parcours académique et professionnel pour se garantir une indépendance totale dans son engagement ? Il y a quel mérite à utiliser des combines pour intégrer la fonction publique, être acteur et bénéficiaire d’une fraude électorale ou devenir propagandiste d’une gouvernance chaotique. Que faut-il penser d’un jeune spécialiste en technique moderne de détournement, de corruption et de manipulation, qui protège ses intérêts égoïstes en faisant croire que l’avenir de la jeunesse peut être radieux avec un vieux dirigeant de 82 ans “hors taxes” ? Quel crédit faut-il accorder à un jeune chômeur qui soutient une dictature sanguinaire chez lui mais qui est prêt à saisir la première occasion pour aller vivre dans un pays de liberté et de démocratie ?» se demande-t-il.
A défaut, préviennent certains observateurs, l’avenir de la jeunesse guinéenne risque d’être hypothéqué à cause de son inconstance dans le choix.
« La jeunesse guinéenne fait l’objet des manipulations en toute circonstance et en tout lieu » a fait savoir un analyste.
Aliou Diallo
