Les leçons de l’europe : l’afrique doit s’en  inspirer !

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N ous ne vivons pas à vase clos as t-on coutume de dire. Cette affirmation est d’autant vraie qu’aujourd’hui avec le développement effréné des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le monde est devenu un village planétaire où rien ne passe sous silence et où des événements ordinaires prennent une dimension mondiale.

En Afrique en général et en Guinée en particulier, nous nous contentons d’être informés sans nous inspirer ou copier les modèles, sur tous les plans, que nous voyons défiler sur les écrans nos écrans et ceux de nos stmartphones. Ce mois d’aout ainsi que la semaine passée et celle qui s’achève ont foisonnés d’actualités très évocatrices sur l’ancrage de la démocratie et la défense de valeurs universelles en Europe. Bien que l’Afrique accuse un retard de plus de deux siècles par rapport vis-à-vis de l’Europe sur l’usage de la démocratie et de ses dérivées, la problématique catastrophique de la gouvernance en son sein ne peut être attribuée à ce manquement d’ordre chronologique et sociétale. Cette actualité européenne devrait être pour les Africains un enseignement évocateur sur tous les bienfaits que procurent au vieux continent le respect du peuple et de ses valeurs. Comme pour dire à tous les obscurantistes qui pullulent en Afrique que le développement d’un pays ne vient pas d’une baguette magique ou d’un nationalisme aveugle. Morceaux choisis.

La démission de Nicolas Hulot

Le 28 aout 2018, Nicolas Hulot jusqu’ alors ministre français de l’écologie, démissionne, avec une forte émotion  de son poste, en direct sur une chaine de radio-télévisons. Le monde politique français est ébranlé et l’univers écologique  international prend un coup. Pourtant de nombreux signaux avaient alerté les observateurs qui voyaient venir un éventuel divorce entre le président Macron et son ministre de l’écologie dont entre autres le report sur cinq ans de l’interdiction du gliphosate, ce pesticide cancérigène très prisé par les agriculteurs. Nicolas Hulot, qui avait refusé d’entrer dans tous les gouvernements que lui ont proposés son ami Jacques Chirac et plus tard Nicolas Sarkozy, accepta d’être coptée par Macron.  Ce qui fut qualifiée de prouesse de la part de Macron par les milieux politiques et journalistiques de l’Hexagone pour avoir réussi à convaincre cet écologiste résolu. Les sujets de discorde ne tardèrent pas à empoisonner les relations entre les deux hommes. Mais la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut certainement la division par deux du prix du permis à la chasse. Ça en était de trop pour Hulot qui jeta l’éponge. Au delà de son acte, ce sont les termes qu’il a employé pour motiver sa démission qui ont certainement fait l’écho. Il s’en allé impassible et en harmonie avec ses convictions. Son courage est salué de tous les bords politiques et prouvent à suffisance que malgré les scandales, la France et l’Europe regorgent encore de personnes ressources qui ont le sens de l’honneur et la rigueur de la conscience.

En Guinée, cela fait 4 ans que Khalifa Gassama Diaby dénonce un système auquel il appartient. Se plaisant d’être «l’électron libre» du gouvernement, il oublie ou il le fait sciemment, qu’il donne de la «caution morale» à un gouvernement décrié, décrebilisé et composée de mafieux, de copains et de coquins. Le directeur financier du port autonome de Conakry ainsi que tous les hauts cadres de l’administration centrale sont de ceux qui critiquent le système qui les nourrit sans en avoir le courage de le quitter à temps.

L’affaire Benalla

L’audition diffusée de ce proche du président Macron au Senat est encore une leçon pour les démocraties balbutiantes sous nos tropiques. Aggravés par le statut qu’il occupe à l’Elysée, les actes d’Alexandre Benalla ont indigné plus d’un chez les Gaulois. Et c’est comme un seul homme que la classe politique dans son entièreté a condamne sans réserve le passage à tabac d’un couple de manifestants lors de la fête du travail. La justice n’a pas allé de 4 chemins et comme sur d’autres dossiers plus approximatifs, elle a ouvert une enquête qui suit son cours normal. Dans une communication travaillée et filtrée, le tout puissant proche du chef de l’exécutif français s’est fait le plus humble possible lors de son audition. Allant jusqu’à présenter ses excuses à Philippe Bas le président de la commission du Senat qui enquête sur ses agissements.

Transposée à la Guinée, cette affaire serait purement et simplement étouffée. Le fautif bénéficierait d’une augmentation  de grade pour « plaisirs » rendus au président  et  à son parti et j’en passe. En début 2017, la grève des enseignants pour une augmentation salariale finit par emporter Ibrahima Kourouma et Sékou Kourouma respectivement ministre de l’enseignement pré-universitaire et ministre de la fonction publique. Fideles parmi les fideles du régime. Malgré les soupçons de favoritisme et de corruption nourris par le syndicat des enseignants à leur encontre suite au dernier concours de recrutement d’enseignants, le duo de Kourouma est reste impassible et aucune enquête n’a été ouverte contre eux. Pire, le président de la république lui même dira publiquement qu’un reliquat de 40 milliards de nos francs sur 70 milliards, sont retournés au Trésor Public après l’organisation des examens nationaux session 2017. Cela revient a dire donc que pendant 7 ans Ibrahima Kourouma a fait volatilisé 280 milliards de francs guinéens sans personne ne lève le petit doigt. Apres s’être mis au vert, le temps de digérer et jouir de tous les fonds détournés à l’éducation, il revient au gouvernement avec  le portefeuille de l’habitat et de l’urbanisme. Vive l’impunité.

La campagne Valls pour la mairie de Barcelone

S’il y’a une leçon que l’Europe à donner au reste du monde et surtout à l’Afrique. C’est bien la campagne de Manuels Valls pour briguer la mairie de la ville de Barcelone, deuxième ville d’Espagne. D’abord incompréhensive, nous nous rendons compte que cela parait tout à fait normal aux yeux des citoyens français et espagnols. Manuels Valls ancien premier ministre français sous Hollande souhaite briguer la mairie de Barcelone la rebelle. Hormis quelques électeurs déçus de la ville d’Evry dans la banlieue parisienne ou il fut maire de 2001 à 2018, aucune protestation ou frustration, même officieuse, n’a été enregistré du côté de la France. Traduisant ainsi le degré d’intégration entre les peuples concernés et appréciablement du côté de l’Europe.

Cette actualité contraste fortement avec nos pays africains où la politique est d’abord une question d’ethnie et de communautés  avant d’être un centre d’intérêt général qui réunie toutes les composantes de la nation. Ces oppositions entre ethnies pour le pouvoir ont été et sont encore à l’origine de nombreux conflits sur le continent. En Guinée, le repli identitaire est institutionnaliser par des politiques en manque de résultats et d’arguments qui se rabattent honteusement sur leurs communautés parfois pour échapper à la justice. Notre faute.

Une fois encore les Européens nous ont montré qu’aujourd’hui, seuls les valeurs et les résultats d’un individu pour la société comptent pour pouvoir bénéficier de leurs voix. Quant aux africains, deux choix s’offrent à nous :  s’unir pour survire ou périr en désunion.

Alpha Oumar DIALLO

 

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