La marche de protestation contre les velléités de modification de la Constitution organisée, mardi 30 avril 2019, par l’opposition guinéenne dans la commune urbaine de Kankan a viré à l’affrontement entre organisateurs et partisans du pouvoir en place, le RPG-arc-en-ciel.
Sortis en grand nombre pour afficher leur désapprobation face à la velléité de modification de l’actuelle Constitution, les militants du PEDN, du BL et de L’UFR ont été empêchés de manifester.
Les échauffourées ont éclaté très tôt entre l’opposition et les partisans du pouvoir qui se sont catégoriquement opposés à une quelconque manifestation contre un 3em mandat pour Alpha Condé.
Sérieusement tabassés par des contre-manifestants, Ibrahima Nimagan, membre du bureau local de l’Union des forces républicaines (UFR) parle d’un recul de la démocratie dans son pays.
« On avait prévu une marche ce matin pour protester contre la modification de la Constitution. On a même pas pu se réunir, parce que le carrefour ‘’Komarala’’ qui était prévu comme point de rencontre a été pris d’assaut très tôt par les jeunes du RPG. C’est après nous sommes allés se regrouper au siège du PADES. Ils sont allés nous sortir de là et nous bastonnés avant de nous embarquer dans un Pick-up pour la gendarmerie. N’eut été l’intervention des forces de l’ordre, on allait nous tuer, moi j’ai été blessé et j’ai vraiment mal au rein. C’est vraiment un recul de la démocratie » a raconté ce membre du bureau politique du parti de Sidya Touré
Partie prenante de ce mouvement de protestation, le Bloc Liberal aussi a payé les frais de cette barbarie du parti au pouvoir.
«D’abord, il faut dire que nous vivons dans un pays où la démocratie est déjà enterrée par le RPG dans ce pays. Pourtant, nous avons saisi à l’avance toutes les autorités. C’est là que le RPG a pris ses dispositions et ils sont allés nous barrer la route à cette manifestation qui prône la démocratie et le respect de la Constitution. Mais il faut dire que c’est l’autorité de la ville qui a soutenu et ordonné cette contre-manifestation » a accusé pour sa part Moussa Kourouma, vice-président du Bloc libéral (BL).
Aux dernières nouvelles, nous avons appris que tous les fédéraux arrêtés lors de la manifestation ont été relâchés.
Malick Diakité
