Emprisonnement d’un chef de district à kankan : les révélations du principal concerné   

Publicité

P endant qu’il était venu assister à la cérémonie de lancement des travaux de construction des infrastructures de base financés par l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC) dans la sous-préfecture de Tintin-Oulen, le préfet de Kankan, Aziz Diop  a mal digéré le fait d’être installé sur les chaises du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES)  de Docteur Ousmane Kaba.

Cette affaire remonte depuis le 13 juin dernier dans le district de « Djénèmadina », alors que le préfet, accompagné d’une forte délégation, était en tournée pour procéder à la pose de la première pierre d’une école primaire.

Après avoir observé les chaises dans lesquelles, lui et sa délégation, étaient assis, le préfet de Kankan, Aziz Diop se serait mis en colère et a sommé les autorités de la localité de faire remplacer ces chaises par d’autres le plus vite que possible avant  d’emprisonner le chef de district et confisqué lesdites chaises, selon nos informations.

«Quand le préfet et sa suite sont venus pour la pose de la première pierre, les jeunes ont envoyé les chaises du parti PADES pour les accueillir, puisqu’il n’y avait pas d’autres chaises. Mais ces jeunes ne savaient pas que ce geste allait être un problème. Ils ont regardé les chaises après ils se sont levés, ils ont demandé à ce qu’on amène très rapidement d’autres chaises, qu’ils ne veulent pas s’asseoir dans des chaises qui appartiennent à un autre parti, donc très rapidement, nous aussi, nous avons cherché d’autres chaises à travers la localité et ils ont pris place après les mots de pardon formulés par les imams » a indiqué Kaba Kourouma, chef de district de cette localité par ailleurs représentant du parti de PADES, qui laisse entendre qu’e lui-même a été convoqué le lendemain à Kankan pour s’expliquer devant les autorités.

«Le Préfet m’a demandé de venir lui trouver le lendemain à Kankan avec le maire et le sous-préfet, après ils ont embarqué les chaises à bord de leur pick-up. Le lendemain matin, c’est-à-dire le vendredi 14 juin 2019, le sous-préfet, le maire et le vice maire ainsi que moi-même sommes allés à Kankan chez le préfet, arrivé là-bas, on n’a même pas trop parlé, dès que le commissaire de la police est venu, le Préfet m’a demandé de le suivre au commissariat pour que je m’explique, arrivé là-bas aussi, ils m’ont mis en prison. Les responsables du PADES ont alors commencé à faire des démarches pour me faire libérer, le samedi soir, le commissaire m’a fait sortir, je lui ai expliqué tout ce que je savais de l’histoire, il m’a dit que je vais être libéré, mais qu’il faut que je paye de l’argent, donc j’ai payé, 800.000 francs, mais toutes les dépenses que j’ai effectuée, s’élève à 1.300.000 francs guinéens, donc dans la soirée du dimanche 16 juin, j’ai été libéré, et maintenant je suis chez moi à Djènè Madina » a-t-il ajouté.

Joint au téléphone ce samedi, Mohamed Kaba, coordinateur régional dudit parti dit avoir engagé les démarches en vain pour  récupérer  les chaises.

« Jusqu’à date, on a pas encore reçu nos chaises confisquées qui se trouvent dans les couloirs du commissariat central. Le commissaire central dit qu’il ne peut rien pour nous et qu’il ne fait qu’exécuter l’ordre donné par son hiérarchie. On a tenté de voir le préfet aussi, on nous dit qu’il est en déplacement » a précisé Mohamed Kaba.

Toutes nos tentatives pour recueillir la réaction les responsables de la police n’ont pas abouti.

Aux dernières nouvelles,  un autre chef de district a été nommé dans la foulée par les autorités pour remplacer le chef de district.

Malick Diakité

Publicité