Le bureau guinéen du droit d’auteur a initié ce mardi 14 mai 2019 une journée de plaidoyer en faveur du projet de loi portant protection de la propriété littéraire et artistique en République de Guinée.
La loi 043 portant sur la protection de la propriété littéraire et artistique en Guinée, datant de plus de 39 ans d’existence, a été ramenée à l’Assemblée nationale pour une 5eme révision.
Cette journée de plaidoyer initiée par le BGDA, en collaboration avec le ministère des Sports de la culture et du patrimoine historique, a permis d’exposer aux députés de la commission santé , sport, art et culture les difficultés des artistes guinéens afin d’apporter des amendements à la nouvelle loi et renforcer la protection des droits d’auteurs et droits des voisins en Guinée.
« La loi 043 sur la protection des œuvres littéraires date du 09 Aout 1980, avant moi, il y a eu de grands directeurs qui ont essayé de donner du poids à cette loi. Le jour où cette loi qui a traversé le désert va être adoptée par cette Assemblée, je tiens la ferme promesse devant l’opinion nationale et internationale que la précarité que vivent les artistes guinéens aujourd’hui, on va siffler une fin à cela, les artistes de la sous-région, vous en connaissez, qui n’ont pas atteint la cheville de nos artistes guinéens , mais qui vivent heureusement et dignement, les artistes guinéens font pitié, regarder Kadé Diawara, dans les conditions normales, cette femme ne doit pas faire le tour des bureaux pour vivre avec tout ce qu’elle a value pour ce pays » a indiqué Bangoura Abass, directeur général du bureau guinéen du droit d’auteur .
Avec le développement de la nouvelle technologie, les œuvres des artistes guinéens sont de plus en plus piratées. Ainsi, le projet de loi en cours d’examen prend en compte plusieurs aspects, dont l’environnement numérique et internet, le traité de Beijing du 26 juin 2012 sur les interprétations ou exécutions audio visuelles et le traité de Marrakech a facilité l’accès des aveugles aux œuvres publiées.
« On s’est laissé dépasser par le temps par l’évolution des choses, mais le travail est créateur, il anoblit la vie de l’homme. Protéger la créativité, encourager la créativité, c’est apporter un de plus à l’équilibre de l’humanité. Notre peuple est un grand peuple de culture, or toute l’humanité n’est faite que de culture, on demande juste notre droit d’auteur » a exhorté Laye Sidiki Diabaté, secrétaire général du syndicat national des artistes et musiciens de Guinée.
Le président de la commission santé sport et culture, en remerciant le gouvernement pour avoir accepté de modifier cette loi 043 pour le bonheur des artistes guinéens, a promis que commission, dont il a la charge de diriger, fera un plaidoyer auprès de tous les autres députés pour son adoption.
«Lorsque cette loi se faisait en 1980, il n’y avait pas internet, il n’y avait même pas d’ordinateur. Aujourd’hui, l’internet est venu avec de nouveaux droits, la notion même de public a changé, aujourd’hui partout dans le monde entier, vous pouvez avoir accès à une œuvre sans avoir l’autorisation de l’auteur, voilà des dispositions qui doivent êtres dans la nouvelle loi » a précisé Dr Ben Youssouf Keita.
Nantady Camara