Couverture sanitaire universelle : la guinée invitée à honorer ses engagements

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L es membres de la Plateforme des Organisations de la Société Civile pour le Soutien à la Santé et la Vaccination (POSSAV) ont plaidé, vendredi 10 juin 2022, au près du gouvernement guinéen pour le recrutement  de 19 858 relais communautaires et 1 986 agents de santé communautaire.

En évoquant l’apport inestimable et remarquable de ces relais communautaires et agents de santé communautaire au sein de différentes structures sanitaires du pays, Dr Mamadou Cissé, ancien fonctionnaire de l’OMS et consultant a justifié le bien-fondé de ce plaidoyer.

Docteur Mamadou Cissé, fonctionnaire de l’OMS et consultant

«Ce sont les Relais Communautaires (Reco) et les Agents de santé Communautaire (ASC) qui font le travail. Pour qu’ils fassent correctement leur travail, il faut qu’ils soient motivés et qu’ils aient des moyens de travail. C’est dans ce cadre que la Direction nationale de la santé communautaire avec l’appui du projet accélérateur  a initié ce plaidoyer afin que le gouvernement prenne la responsabilité d’engager ces agents et de manière pérenne. Ceci ira jusqu’à l’inscription dans la Loi des finances d’une ligne budgétaire qui prendra en charge ces agents et relais communautaires», a expliqué Dr Mamadou Cissé.

Selon Nènè Oumou Diallo, porte-parole de la POSSAV,   la Guinée a pris des engagements de recruter des agents de santé communautaire et des relais communautaires lorsqu’elle assurait la présidence de l’Union Africaine sans pouvoir les respecter jusqu’à présent.

Nènè Oumou Diallo, porte-parole de la POSSAV

«On a pris des engagements de recruter des agents de santé communautaire et des relais communautaires mais au jour d’aujourd’hui cela n’a pas été fait. C’étaient les partenaires techniques et financiers qui prenaient en charge les salaires de ces différents agents de santé communautaire et relais communautaires. Aujourd’hui, certains ont déjà arrêté de prendre en charge ces différents salaires. Donc nous venons avec des plaidoyers pour rappeler l’engagement qu’ont pris nos autorités récemment. Et en 2003, il y a eu aussi des engagements qui ont été pris. Comme quoi, qu’il y aura une augmentation du budget du ministère de la santé, mais jusqu’aujourd’hui ce budget ne s’élève qu’à 6% alors que des engagements ont été pris pour que ça remonte jusqu’à 30%. Et ce 6% dont le ministère bénéficie, 5% est utilisé seulement pour le fonctionnement du ministère alors que nos communautés à la base ont des besoins, tout le monde n’a pas accès aux hôpitaux », rappelle-t-elle.

Poursuivant, la porte-parole de l’ONG précise que chaque Reco est payé à 450 mille Gnf contre 1 million 200 mille Gnf pour un ASC.

« Ce qui donnera un salaire annuel de 131 102 400 000 (cent trente un milliards cent deux millions quatre cent mille) gnf pour les salaires de tous les agents de santé communautaire et 28 598 400 000 (vingt-huit milliards cinq cent quatre-vingt-dix-huit millions quatre cent mille) gnf pour les ReCo. Nous allons également rappeler que les ReCo et les agents de santé communautaire sont des prestataires de confiance des soins de santé primaire. Ils sont à la base, ils aident nos communautés, ils prennent en charge la santé de nos différents ménages », ajoute-t-elle.

Pour sa part, le responsable partenariat et développement à la direction nationale de la santé communautaire et de la médecine traditionnelle a mis un accent sur le mécanisme mis en place pour atteindre leurs objectifs.

Julien Kamano, responsable partenariat et développement à la direction nationale de la santé communautaire et de la médecine traditionnelle

« Pour atteindre ces objectifs, la stratégie nationale de la santé communautaire se repose sur deux acteurs. Le premier niveau c’est les Relais communautaires recrutés dans la communautaire et qui savent lire et écrire. La stratégie voudrait qu’un Relai communautaire (Reco) couvre 650 habitants (….). Nous allons continuer ce plaidoyer. Déjà nous avons commencé la prise de contact avec certains départements ministériels et nous allons continuer au niveau du CNT jusqu’à atteindre le colonel Mamadi Doumbouya »,

Cette couverture santé universelle, rappelons-le, est un objectif que les pays membres de l’Union Africaine ont promis d’atteindre d’ici 2030.

Certains, comme la Sierra-Léone ont déjà respecté leurs engagements, selon Néné Oumou Diallo, porte-parole de la Plateforme des Organisations de la Société Civile pour le Soutien à la Santé et la Vaccination (POSSAV).

Alpha Ibn Boubacar Diallo

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