Assises nationales de guinée: les sages conseils du doyen sény facinet sylla( tribune)

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E n initiant les Assises nationales de vérité et de pardon, le Président de la Transition nourrit l’ambition de trouver enfin une solution consensuelle, efficace et durable au contentieux post-indépendance de la Guinée. Contentieux caractérisé par des violations massives des droits humains. La démarche pour la réaliser doit être participative et inclusive.

A ce titre, aucune composante concernée par le processus ne doit être négligée, en particulier les victimes et les Organisations de Défense des Droits de l’Homme, reconnues universellement comme des acteurs majeurs de la réconciliation.

En effet, tout processus de réconciliation qui ne met pas les Victimes au centre de ses préoccupations n’a pas vocation à prospérer.

Il est regrettable que les Victimes n’aient pas été citées à la présentation de la physionomie de la salle à la cérémonie de lancement des Assises nationales le 22 mars. Espérons que le malentendu à la base de ce manquement se réglera rapidement pour le bonheur des opérations qui vont être mises en œuvre.

Nous avons l’ultime chance en Guinée que la gestion du contentieux porte sur des déficits essentiellement de gouvernance politique, administrative et économique. Les violations à prendre en charge concernent prioritairement la violence d’Etat sur les populations. Les réponses à apporter sont à ce titre d’ordre mémoriel, de reconnaissance, de réparation symbolique et de réforme institutionnelle.

Il faut toutefois noter que nous avons beau être tous des victimes, certains le sont plus que d’autres. Le cri de cœur des vraies Victimes doit être attentivement écouté. Ce qu’elles demandent n’est pas la mer à boire. Leur demande est focus sur la justice réparatrice plutôt que punitive. Ce qui est une autre chance à capitaliser par les Assises nationales.

Rappelons-nous de nos expériences antérieures de demande de pardon. Nos anciens dirigeants, feu Lansana Conté, capitaine Dadis, Général Konaté et Alpha Condé ont tous adressé des demandes de pardon aux populations. Mais celles-ci ont été tout simplement ignorées par les Victimes.

Si nous voulons éviter que celle qui sera faite par colonel Mamady Doumbouya au terme du processus en cours connaisse un sort différent, tenons compte des besoins d’acceptation du pardon. Mettons les Victimes au centre du processus.

In fine, faisons en sorte que les recommandations des Assises soient arrimées à celles du rapport de la Commission Provisoire de Réflexion sur la Réconciliation Nationale (CPRN) de 2016.

Dieu est imploré à mieux nous orienter dans le sens d’une véritable réconciliation en Guinée. Aameen !!!

Sény Facinet Sylla,

2ème Vice-président du Conseil national de la transition (CNT)

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