Conakry: taxi moto, le métier (à risque) des jeunes diplômés sans emploi ?

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Le taxi moto est devenu une alternative pour les diplômés sans emplois en Guinée. A Conakry  ces jeunes sortants des institutions d’enseignement supérieur trouvent en ce métier une source de revenus. Et les usagers se réjouissent d’un moyen de déplacement plus rapide que les engins à quatre roues, capable de se faufiler et d’éviter les bouchons qui entravent la circulation aux heures de pointe.

Alpha Mamadou Barry, diplômé en histoire des relations internationale  de l’Université de Kindia, est un pratiquant de ce métier : « Je pratique ce métier depuis trois ans, entre le carrefour du centre commercial de Lambanyi  et le terrain Rusal. Après le  dépôt de beacoup de  dossiers sans suite favorable, j’ai intégré ce métier de moto taxi grâce à un ami. En Guinée Si tu n’es pas pistonné, tu ne peux pas trouver un emploi. Si tu ne travailles pas, tu vas envier les autres et finalement s’orienter  au vol ».

Les conducteurs de taxi-motos sont organisés en association et disposent d’un syndicat. L’objectif est de s’assister en cas de maladies, décès, de cérémonies de mariage ou de baptême. « En cas de décès suite à une maladie ou par un accident, nous faisons des collectes pour acheter un sac de riz et un bidon d’huile », explique le chargé des affaires sociales. L’association compte aujourd’hui 380 membres, tous  des jeunes diplômés des universités guinéennes. Et  tous sont soumis au respect aux règles de bonne conduite : le port obligatoire de gilets, de casques et de chaussures fermées.

  « Un déplacement de Lambanyi à Kaloum coûte  entre 25 000 FG a 30 000fg. Si les policiers nous arrêtent, on paie une amande. Cet argent va-t-il dans les caisses de l’État ? Une fois j’ai été arrêté à Kaloum, ils m’ont fait payer cent-dix mille francs. Ils ont remis dix-mille francs au chef de poste et le reste a été réparti. Le pire dans tout ça, le policier peut t’accuser même d’avoir manqué du respect au président de la République pour aggraver ».

A rappeler que les jeunes conducteurs sont souvent victimes de vol de motos et pire, d’assassinat. Le dernier cas signalé est celui du jeune conducteur de moto-taxi qui a été assassiné, sa moto emportée par des malfrats le jeudi 25 mai 2017 à Lambanyi, . La victime Boubacar Diallo a été égorgée au bord de la route, à proximité de l’université Mahatma Gandh dont les auteurs du crime n’ont toujours pas été arrêtés.

Jean Tiby SANGARE

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