Sommet russie-afrique à sotchi : quelle moisson pour la guinée ?

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Le sommet Russie-Afrique s’est tenu du 22 au 24 octobre 2019 à Sotchi, dans le Sirius Park of Science and Art sous la coprésidence de Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, et d’Abdelfattah al-Sissi, Président de l’Égypte et président de l’Union africaine. C’est une première dans l’histoire des relations russo-africaines. Une quarantaine de dirigeants africains ont participé.

En marge de ce premier sommet Russie-Afrique, le Président Alpha Condé, s’est entretenu avec le président russe, Vladimir Poutine. Ils ont discuté d’un renforcement de la coopération entre la Guinée et la Russie dans les domaines des mines, de l’énergie, l’éducation, la formation et les technologies de l’information et de la communication.

Le Président Russe, Vladimir Poutine s’est dit heureux de cette nouvelle rencontre. Puis de rappeler les relations historiques entre les deux pays.

« Je voudrais souligner que la Guinée est pour nous un ami de longue date en Afrique. Nous apprécions le soutien à l’initiative russe d’organiser ce sommet et dans l’ensemble, nous pouvons noter que vous avez fêté les 60 ans de nos relations diplomatiques. L’URSS est l’une des premières puissances à avoir reconnu l’indépendance de votre pays, exactement deux jours après son indépendance » a rappelé le Président Russe.

Poursuivant, M. Poutine a fait cas de  l’intérêt économique de la Russie en Guinée depuis les indépendances.

« L’URSS avait installé un système d’extraction des ressources minières dans votre pays, des voies ferrées, des routes, un aéroport, des universités. Nous pouvons considérer que nous sommes des partenaires étroits et nos échanges ont été très activé après votre visité en Russie en septembre 2017. Je note avec satisfaction que le volume de nos échanges en 2018 a été multiplié par 7 et cette année par 2,7 cette tendance ne peut pas ne pas nous satisfaire » réitère-t-il.

Pour sa part, le Président guinéen, M. Alpha Condé dit que c’est toujours un plaisir de rencontrer son homologue Russe et a salué l’intervention de l’URSS en Guinée, grâce à qui ‘’la Guinée n’a pas plongé quand la France a voulu mettre un cordon de fer autour de nous’’.

Cependant, M. Condé n’a pas été très bavard devant les caméras et les émissaires Russes et Guinéens. Il souhaite un entretien en aparté.

« Si vous voulez bien, je souhaiterais qu’une bonne partie de notre entretien soit en tête à tête, parce que je souhaiterais aborder certains points en tête à tête » a souhaité le Chef de l’Etat guinéen, qui obtiendra aussitôt une suite favorable de la part de Vladimir Poutine.

Certains se demandent bien qu’est-ce que M. Condé pourrait demander au président Poutine que les autres ne devaient pas entendre. Toujours est-il que la Russie ne cache pas son soutien à un hypothétique 3è mandat. Son ambassadeur en Guinée, Alexandre Brigadze, aujourd’hui DG de Rusal, avait souligné que la Constitution n’est pas le Coran ou la Bible, c’est à elle de s’adapter aux réalités, pas l’inverse.

Après la Russie, le Président guinéen est allé en Turquie, un autre allié de poids du régime Condé dans le domaine des affaires. Un autre régime dont l’influence stratégique ne fait que s’accroître dans le monde.

Au regard de la nature de ces déplacements, il ressort clairement que la présidence guinéenne se trouve dans une logique de consolidation de certains de ces alliés stratégiques. Cette démarche est-elle liée au dernier événement relatif à la revendication du FNDC ?

L’avenir nous le précisera !

Hafia Diallo

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