Retard de la subvention annuelle des médias privés : les présidents des associations tirent la sonnette d’alarme

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L es présidents des associations de la presse privée en Guinée ont animé, mercredi 26 décembre 2018, une conférence de presse pour se prononcer sur le retard du paiement de la subvention accordée par l’Etat aux médias privés.

Selon Amadou Tam Camara, président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL), la subvention annuelle accordée aux médias privés n’est pas payée au titre de l’année 2018.

« Cela a d’énormes conséquences, notamment sur la maison de la presse parce que la maison de la presse en elle-même ne peut pas couvrir ses charges. C’est-à-dire que les conférences qui se font ici ne génèrent pas de revenus suffisant pour couvrir les charges mensuelles » a-t-il expliqué, ajoutant que les revenus de la maison de la presse tournent au tour de 15 millions par mois en moyenne.

Poursuivant, Amadou Tham Camara a souligné que le coût de la location pour la maison de la presse s’élève à 20 millions de francs guinéens.

Créée depuis 2010, la maison de la presse de Guinée était supportée au début par l’ambassade de la France, puis par l’Union Européenne, qui ont finalement arreté leur assistance.

« On a donc mené des démarches auprès du gouvernement guinéen, maintenant, c’est le budget guinéen qui supporte le gap. Fort malheureusement, cette année ça n’a pas été payé. Ce qui fait que les dettes se sontcumulées. Il y a des obligations, il fallait s’endetter pour pouvoir payer le locataire(…) Aujourdhui, les dettes cumulées tournent autour 212 millions » a clarifié le président de l’AGUIPEL, qui craint la fermeture de la maison de la presse de Guinée.

« Si rien n’est fait, on sera obligé de fermer. Donc, c’est avec le cœur serré que je vous le dit parce que nous avons mené toutes les démarches possibles, nous avons rencontré toutes les autorités, nous avons associé toutes les autorités mais nous ne savons pas pourquoi on refuse de payer cette subvention qui est budgétée, qui a été voté à l’assemblée nationale » a notifié Amadou Tham Camara .

De son côté, Sanou Kerfala Cissé, président de L’union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI, s’est interrogé sur les intentions du régime en place.

« Nous ne savons pas s’il y a une volonté manifeste pour ballonner ou pour étouffer cette presse. Faisons un petit tour dans la sous-région, le Sénégal paye 13 600 000 000 GNF qui est 800 Millions FCFA, la Côte d’Ivoire, aujourd’hui, paye 21 milliards deux cent cinquante millions GNF, ce qui fait 1 250 000 000 FCFA, à côté de cette subvention, ils ont jugé nécessaire de mettre 164 millions de FCFA pour les fonds d’emprunts. Le Mali, paye 8 500 000 000 GNF, et chez nous de 5 200 000 000, on se retrouve encore à 3 milliards. Donc, le moment est grave pour la presse. Le moment est grave pour notre maison de la presse », s’est alarmé M. Cissé.

Si nos informations sont bonnes, le dossier de la subvention est bloqué au niveau du ministère l’économie et de finances.

BARRY Ibrahima

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