Référendum constitutionnel: l’ultim appel du président du bloc libéral 

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A quelques heures de la fin officielle de la campagne référendaire, Dr Faya Lansana Millimouno, président du Bloc Libéral, a tenu une conférence de presse, jeudi 18 septembre 2025, à la Maison de la Presse de Conakry.

L’opposant, l’un des rares leaders politiques à défendre ouvertement le rejet du projet de nouvelle Constitution, a renouvelé son appel à la mobilisation citoyenne pour voter « NON » lors du scrutin prévu le 21 septembre.

« Le 21 septembre, vous devez aller voter, et vous devez voter NON », a-t-il martelé, estimant que le boycott, souvent prôné par l’opposition par le passé, serait inefficace.

Selon lui, l’histoire politique du pays a démontré que l’absence des électeurs dans les urnes n’a jamais empêché l’adoption de textes contestés.

« Le boycott est stérile, le NON est libérateur », a-t-il insisté, en référence aux précédents référendums depuis l’ère du général Lansana Conté jusqu’à celle d’Alpha Condé.

Durant cette rencontre avec la presse, Dr Millimouno a détaillé les points qui motivent son rejet du texte soumis au vote.

  • Immunité pour les anciens dirigeants : il a particulièrement critiqué l’article relatif à l’immunité des ex-présidents et chefs d’État, qu’il considère comme un moyen de protéger les responsables de crimes économiques et de violations graves des droits humains.
  • Concentration des pouvoirs : l’opposant a dénoncé un mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois, soit un potentiel de quatorze ans pour un même dirigeant, avec un contrôle accru sur la justice, les institutions électorales et d’autres organes clés de l’État.
  • Architecture institutionnelle coûteuse : selon ses estimations, la multiplication des institutions prévues par la nouvelle Constitution — Sénat, commissions, autorités indépendantes — représenterait un coût annuel compris entre 11 000 et 15 000 milliards de francs guinéens, une charge qu’il juge disproportionnée par rapport aux besoins sociaux du pays.
  • Restrictions des libertés publiques : bien que le texte proclame certaines libertés fondamentales, Dr Millimouno a souligné que des formulations floues, telles que « dans le respect de l’ordre public et de la cohésion nationale », pourraient être utilisées pour limiter la liberté d’expression et de manifestation.
  • Protection renforcée des forces armées : il a également critiqué des dispositions offrant, selon lui, une immunité excessive aux forces armées, estimant que cela pourrait perpétuer l’impunité.

Un appel à l’histoire et à la mobilisation

Faisant référence au référendum du 28 septembre 1958, qui avait marqué le « NON » à la communauté française et ouvert la voie à l’indépendance de la Guinée, Dr Millimouno a invité les citoyens à s’inspirer de cet héritage.

« Nos devanciers sillonnaient le pays à pied, en pirogue ou à bicyclette pour mobiliser le peuple, sans internet ni réseaux sociaux. Aujourd’hui, nous avons les moyens de dire NON et de protéger l’avenir de notre pays », a-t-il déclaré.

Répondant à une question sur les conséquences d’une victoire du camp du « OUI », le leader du Bloc Libéral a averti en ces termes : « Si le OUI remporte, nous allons confortablement installer le pays dans l’instabilité. »

La campagne référendaire, rappelons-le, prend officiellement fin ce jeudi 18 septembre à 23h59, conformément au calendrier fixé par la Direction Générale des Élections (DGE).

Le scrutin se tiendra le dimanche 21 septembre sur l’ensemble du territoire national, dans un climat politique marqué par des débats intenses sur l’avenir institutionnel de la Guinée.

Alpha Binta Diallo pour www.guineeactuelle.com 

 

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