Réchauffement climatique : l’avis de maladho diallo, environnementaliste

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En marge d’un colloque organisé à Conakry par des organisations de protection de l’environnement, le président de l’Association des jeunes Universitaires pour la Protection de l’environnement (AJUPE), en même temps point focal de la convergence globale de lutte pour la terre, eau et semence paysanne Ouest africaine, a dénoncé certaines pratiques récurrentes qui seraient à la base du réchauffement climatique en Guinée.    

Selon Maladho Diallo, contacté en aparté par notre rédaction, ce phénomène est causé en grande partie par le manque de politique de reboisement, car, estime-t-il, les paysannes guinéens n’ont pas une adaptation à la nouvelle technique de culture sans brûler, sans déboiser.

« Il y a le problème de la volonté politique de l’assainissement des zones urbaines et même des zones rurales, tout est pollué. Il y a l’afflux des matières plastiques non dégradables qui est en train de constituer un tapis dans les rivières, sous la terre, pratiquement, c’est une menace qui inquiète sérieusement. Nous sommes devenus une poubelle. La Guinée est devenue une poubelle, il ne faut pas se voiler la phase », dénonce-t-il.

Mais, soutient le président de l’Association des jeunes Universitaires pour la Protection de l’environnement, ce qui arrive actuellement à la Guinée était prévisible.

« En 1997 à Bamako, les guinéens ont été prévenus par des maliens de ce qui arrive à la Guinée aujourd’hui. On était invité par une organisation de la place, qui nous a dit si dans 20 ans, on ne change pas de comportement, vous allez subir les conséquences du réchauffement climatique. En ce moment, nous on en revenait pas, c’est-à-dire continuer à reboiser, à encourager les gens à éviter les feux de brousse, diminuer l’utilisation des appareils qui dégagent beaucoup de gaz, (….). Mais nous tant que ça ne nous casse pas le front, personne ne réagit, les gens sont-là, ils banalisent tout » a déploré Maladho Diallo, regrettant le fait qu’il pleut dans certaines parties de l’intérieur du pays et qu’à Conakry, il affiche une température caniculaire.

Plus loin, ce spécialiste guinéen des questions environnementales interpelle les gouvernants sur les méfaits de l’exploitation abusive de la terre par les sociétés minières.

« Si la Guinée continue à croire que c’est l’exploitation abusive de la mangrove qui va leur enrichir, je dis que les compagnies minières, les multinationaux qui viennent pour l’exploitation minière qui occasionnent des dégâts énormes sur l’environnement, nous subirons les conséquences. Eux, quand ils vont finir leur exploitation, ils vont avoir leur butin, ils vont partir et nous laisser dans les problèmes », a prévenu M. Diallo.

Barry Ibrahima

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