Projet hydroélectrique de souapiti : des victimes crient à la manipulation et à l’intimidation

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Le projet d’aménagement hydroélectrique de Souapiti, qui serait à 85% de réalisation, aurait causé des dégâts à la population riveraine vivant au tour du fleuve Konkouré. Sur place, des citoyens dénoncent la destruction de leurs maisons, des hangars qui servaient de marché sans indemnisation.

Réunies au sein d’une structure, appelée Union pour la Défense des Sinistrés de Souapiti, les victimes du  déguerpissement ont animé une conférence de presse ce lundi 19 Août 2019 pour parler de leur situation.

Selon maitre Oumar Camara, avocat des victimes, qui déplore la mauvaise foi des responsables du projet, les 3000 personnes devant être déguerpies ont été recensées, mais immatriculées avec des mêmes numéros.

« …....La direction du projet, à travers M. Keïta Ibrahima Sitan, le directeur de l’environnement et du développement durable , nous a appelés trois fois pour dire que leur salle de conférence n’étant pas si vaste qu’ils préfèrent nous recevoir seulement nous deux signataires au nom de mille personnes. Nous avons analysé, nous nous sommes dits non. Par mesure de prudence, nous, on n’ira pas à deux personnes. Déjà avant c’est une équipe qu’on connaissait. Les connaissant capable de manipuler, nous sommes dit que deux personnes n’iront pas répondre à l’appel. On a dit donc qu’on ira en groupe » a expliqué maitre Oumar Camara.

Poursuivant, le porte-parole des victimes de Souapiti a dénoncé la mauvaise qualité des bâtiments construits par le projet à l’effet d’indemnisation des victimes.

« Les maisons construites pour indemniser nos parents ne sont pas de bonne qualité. Ces maisons sont en train de se fissurer. Les hangars sur le site où les gens doivent être déplacés, je vous assure que les doigts peuvent les percer » indique-t-il, accusant que le préfet de Dubréka d’avoir intimidé, voir même insulté certains citoyens.

Prenant la parole, Elhadj Aboubacar Diallo, un des victimes de ce déguerpissement, a invité les citoyens à la refuser le dictat imposé par les responsables du projet.

« J’interviens ici en tant que témoin oculaire et victime des déguerpissements à Konkouré, des réalités atroces que ce projet nous a infligées. Moi personnellement, je suis arrivé à Konkouré le samedi, à la veille de la fête. Je suis d’abord venu à la Cité d’accueil qui est à Kambaya, j’avoue que je ne me suis pas retenu de tenir ma tête pour pleurer. J’ai pleuré parce que ce qui était là et qui ce qui se disait dans les ondes était diamétralement opposés.  Comme l’a si bien dit M. Camara, nous jeunes de la localité de Konkouré, sommes pas empêchés de partir sensibiliser nos parents de nous suivre dans le cadre de la réticence. On ne pouvait pas céder nos terres en manu militari nos terres, nos bêtes, céder nos semences pour remplir les vœux d’un homme. Et qui est cet homme ? C’est le Chinois. Nous avons compris que les cadres qui gèrent le projet Souapiti veulent se faire plaire au Chinois au lieu de venir panser la plaie de nos populations. C’est pourquoi, nous avons interpellé nos concitoyens à la réticence » a invité El Hadj Aboubacar Diallo.

Aux dernières nouvelles, les populations des lieux concernés ont été déguerpies jeudi dernier, ce, après plusieurs échecs de négociation entre les deux parties.

Iso Abdoul Latif

 

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