Polémique des 3ème mandats : quand ado et le prac se rejoignent

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La classe politique africaine est au cœur des débats à cause de l’éventuel 3ème mandat du Président Ivoirien. Une situation qui conduit à des similitudes avec son homologue de la Guinée qui a laissé planer le doute depuis plus de 2 ans. Finalement, y a-t-il un hasard quand on sait qu’ils ont commencé leurs missions présidentielles le même mois et doivent rendre le tablier au même moment ?

Depuis le début du mois, c’est le débat de l’heure à savoir les ambitions d’Alassane Dramane Ouattara (ADO). Si le Président Ivoirien indique « ne pas avoir décidé », il rejoint son aîné du côté de Conakry qui « laisse le peuple se prononcer ». Un contre-pied de celui qui a pourtant une alliance avec le PDCI d’Henri Konan Bédié censé prendre les rênes de la Côte d’Ivoire en 2020.

Après 8 années passées aux affaires, ADO avait laissé entendre qu’après deux mandats, il passerait la main. Ce qui explique son refus d’occuper la présidence de son parti le RDR où il place aux postes clés. Certes, Alpha Condé n’a pas d’alliés à qui passer la main, mais il a opté pour la politique de la fusion. Ce qui lui a bien réussi puisque dans la foulée de constitution du gouvernement Kassory Fofana, plusieurs alliés et opposants ont définitivement migré au cœur de la vague jaune : le RPG.

Une stratégie qui ne lui a pourtant pas permis de s’offrir l’honorable Ousmane Kaba, député de Kankan, ancien bras droit de celui dont les débats fusent de partout pour son 3ème mandat en vue. Ce qui lui a valu l’entrée dans l’arène pour donner de la voix d’acteurs sociaux à l’image d’Elie Kamano. Pire, des cadres du bureau exécutif de son parti appuient cette initiative afin de snober l’opposition oubliant parfois qu’ils insultent l’intelligence du peuple qui a toujours le dernier mot.

Si les Ivoiriens ont donné de la voix sur les réseaux sociaux et à travers l’émission APPELS SUR L’ACTUALITE des confrères de RFI où le bilan économique est apprécié mais la confusion politico-constitutionnaliste d’ADO fortement rejetée. Effectuant une sortie qui ne pouvait que donner l’occasion à ses adversaires de parler, le patron d’Abidjan en a eu pour son compte.

Le président du Mouvement pour la promotion des valeurs nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI), Félicien Sékongo, par ailleurs conseiller du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, a qualifié mardi de « pavés dans une marre » les propos évoquant un 3ème mandat.

Avec le suspens Guinéo-Ivoirien sur la question, il est loisible de comprendre que les déclarations des deux Présidents ont fait l’effet d’un séisme où partisans et n’arrivent pas à s’accorder sur la légalité constitutionnelle d’un (éventuel) troisième mandat. Finalement est-ce un hasard quand on se réfère à la façon dont Alpha Condé et ADO sont arrivés au pouvoir. Ils ont élu le même mois notamment Décembre 2010 avec une crise socio-ethnique chez chacun : Peulhs –Malinkés en Guinée et Dioula-Bétés près de la Côte d’Ivoire.

Si Alpha bénéficie légèrement des circonstances atténuantes à cause du virus Ebola qui a mis l’économie guinéenne à terre, Alassane Ouattara a mis en avant son pays à travers « l’Émergence ». Son homologue guinéen persiste et signe sur son slogan « la Guinée is back » et l’arrivée fracassante à la tête de l’UA en 2017 l’atteste. Seulement que ces éternels opposants avant 2010, passés par la case prison et privés de victoire par moment à d’autres campagnes présidentielles, ont attiré les projecteurs sur leurs nations. La cherté de la vie ainsi que la pauvreté ont gagné du terrain ouvrant la voie aux jeunes qui s’adonnent aux chemins de l’exil.

En attendant que « le peuple se prononce » et que la décision « soit prise », le doute entre acteurs sociaux politiques est bien permis. Et force est de constater que chacun des deux n’a aucunement songé à une chose : préparer la succession en tenant compte de la charte des alliés qui a eu raison des suffrages pour les conduire aux fonctions qu’ils occupent. Mais, le couple ivoiro-guinéen motivé par une puissance 3 au Palais présidentiel est un duo d’hommes majeurs, responsables qui savent ou doivent savoir ce qu’il doit faire, non pas seulement pour eux-mêmes, mais d’abord pour leurs pays.

Donc c’est à eux de voir, de juger pour n’avoir à faire que ce qui va dans le sens de l’intérêt de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, au nom de l’intérêt du peuple ».

IDI KEITA

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