Ouverture de la 2ème édition du forum de l’etudiant guinéen sous le thème « bien choisir ses études et son métier »

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La deuxième édition du Forum de l’Etudiant Guinéen (FEG) a démarré ce jeudi 10 mai au Palais du peuple à Conakry. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Chef de l’État, le Pr Alpha Condé, en présence de quelques membres du gouvernement, d’entrepreneurs et de nombreux étudiants.

Dans son allocution d’ouverture, le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé a rappelé  les objectifs de cette seconde édition : « Ce forum va permettre de mettre en rapport, premièrement, les étudiants et futurs bacheliers avec les institutions d’enseignement supérieur et les acteurs de la formation afin d’obtenir des informations sur les programmes, les conditions d’admission et d’orientation. Deuxièmement,  créer un cadre direct entre les entreprises futurs employeurs et les étudiants ».

Les trois jours de ce forum seront ponctués de débats et de panels animés par des experts de la vie socio-professionnelle en vue de partager leurs expériences avec les élèves et étudiants.

Abordant le thème de cette deuxième édition du forum de l’étudiant guinéen, le Président de la République, le Pr Alpha Condé a affirmé que : « Les orientations se situent à deux niveaux : l’aide des conseillers à l’orientation et le choix qu’on impose à l’étudiant compte tenu des besoins du pays. En ce moment, la Guinée a plus besoin des experts sortis des filières techniques notamment des économistes. Donc, si vous expliquez à l’étudiant, les filières porteuses d’emplois rapides, s’il ne comprend pas, imposez-le lui, sinon nous risquons de former des chômeurs », Il a ensuite exhorté élèves et étudiants à accepter de se former.

Ce volet de l’orientation des bacheliers évoqué par le président Alpha Condé est d’actualité. Certaines filières dans l’enseignement supérieur public notamment la médecine n’ont pas fait partie des choix des bacheliers en 2017. En effet, le Gouvernement a décidé de ne pas orienter pour le moment, d’étudiants en médecine, une des branches techniques les plus convoitées par les bacheliers. Ce choix a d’ailleurs été expliqué le 10 octobre 2016 par le ministre de tutelle, Abdoulaye Yéro Baldé : « Aujourd’hui, vous allez en médecine, vous faites tout le cycle sans aller dans un laboratoire. Il n’y a pas de fauteuil dentaire par exemple. Il ne s’agit pas d’envoyer les gens à l’université pour dire ‘’ils sont bien formés’’. Au finish, il n’y a pas de bons produits. Il ne faut pas blaguer-tuer comme dirait Tiken Jah Fakoly. »

Cette affirmation du ministre Baldé est symptomatique du manque criard de matériels didactiques à la faculté de médecine de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, et dans une large mesure, dans celles des universités privées. Le niveau des étudiants formés en médecine reste donc à désirer. Partant de ce diagnostic fait par le ministre de tutelle lui-même et conscients des énormes attentes des populations en matière de qualité des soins de santé, on a le droit de se posé la question de savoir si les diplômés de cette filière dans ces conditions sont aptes à exercer convenablement leur profession, celle de dispenser des soins aux malades? La réponse à cette question est à la négative car l’enseignement théorique non accompagné de pratique est largement insuffisant pour conférer à l’étudiant les compétences requises dans une discipline aussi technique que la médecine.

Cependant, l’équipement de la faculté de médecine de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry ne doit pas focalisé l’attention des autorités au détriment des autres filières. La mesure corrective doit s’appliquer à toutes les disciplines sur toute l’étendue du territoire national. L’Etat doit consacrer de grands investissements à l’équipement et à la modernisation des universités guinéennes afin de remporté le défi de la qualification des ressources humaines. L’avenir du pays en dépend.

Le porte-parole des étudiants a indiqué que la première édition du forum de l’étudiant guinéen a eu un impact positif sur l’orientation des bacheliers. Selon Amadou Diallo, elle leurs a permis de faire de meilleurs choix de filières.

Abordant leurs doléances, Amadou Diallo a poursuivi : « Nous élèves et étudiants de Guinée, sollicitons la création et la pérennisation d’un cadre d’échange entre nous et les acteurs de la vie socio-professionnelle, la disponibilité du wifi dans nos institutions d’enseignement supérieur, la pérennisation de l’observatoire national de métier ».

Près de 4 mille visiteurs sont attendus à ce forum selon les organisateurs.

Kadiatou Kouboura BALDE 

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