Opposition republicaine et societe civile, j’accuse : 3ème mandant en perspective (3ème partie) par ibrahima fofana, ancien compagnon d’alpha condé.

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 Quelle est la vocation, la raison d’être d’un parti politique ? Toute formation politique existe pour conquérir le pouvoir, pour être au pouvoir, pour être à la tête de l’Etat d’un pays. Toute formation politique, tout parti politique qui n’est pas au pouvoir, ou qui n’est pas de la mouvance de la formation politique au pouvoir est appelée parti d’opposition, d’opposition à la gouvernance du parti au pouvoir.

Lorsqu’une formation politique, composante de l’opposition républicaine, rejoint le camp du parti au pouvoir, il cesse d’être un parti d’opposition, il devient un parti de la mouvance du parti au pouvoir.

Qu’en est-il du paysage politique de la Guinée-Conakry ?

La plupart des formations politiques de l’opposition au régime du président Lansana Conté qui se sont rencontrées pour former avec le premier parti d’opposition à ce régime, une coalition, une alliance pour la conquête du pouvoir, suite au décès du président Lansana Conté, ont déserté aujourd’hui la mouvance du parti politique arrivé au pouvoir, le RPG. En sens inverse, l’une des principales formations politiques qui ont présenté de candidat à l’élection présidentielle de 2010 a, dans un premier temps, maintenu son statut de parti d’opposition à la gouvernance du président Alpha Condé, puis a rejoint la mouvance présidentielle. Il a donc cessé d’être un parti d’opposition.

Lorsque le premier parti d’opposition à la gouvernance du président Alpha Condé, réputé chef de file de l’opposition, laisse au pouvoir le soin d’organiser le leadership du chef de ce premier parti d’opposition ; lorsque pour le fonctionnement du leadership du chef de ce premier parti d’opposition c’est encore le pouvoir qui y pourvoit par le canal d’un budget alloué au chef du premier parti d’opposition, que faut-il penser du devenir de l’opposition républicaine ?

Quand on parle de chef de file de l’opposition, on a là un modèle de pure fiction car pour qu’il y ait file, il faut que le premier parti d’opposition, celui dont le poids politique dans le pays et au parlement est indéniable, parvienne à s’imposer aux autres partis d’opposition, grâce au leadership du chef de ce premier parti d’opposition, par sa capacité à créer et à maintenir un consensus politique entre les partis politiques de l’opposition. Aussi longtemps que ce consensus politique n’est pas au rendez-vous, il n’y a pas de file, il n’y a pas de reconnaissance, de la part des autres partis de l’opposition, du leadership du chef du premier parti d’opposition.

En Guinée-Conakry, c’est quoi le talon d’Achille de l’opposition républicaine ?

La division, le manque d’unité des partis politiques de l’opposition. Division des partis politiques de l’opposition : non seulement division des partis politiques, mais encore fracture qui semble s’installer durablement au sein de la principale formation politique de l’opposition, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).

Maître d’œuvre de cette division :

Le président de la République Alpha Condé. Il a d’abord réussi à casser, puis à détruire l’unité de l’opposition, en cassant puis en détruisant le maillon le plus faible de cette opposition : l’Union des Forces Républicaines (UFR). Le mode opératoire du chef de l’Etat : fonctionnarisation du président de l’UFR qui dévient conseiller du président de la République ; fonctionnarisation du numéro 2 de l’UFR qui dévient vice-gouverneur de la Banque centrale. Cela montre que la force du président de la République se nourrit de la faiblesse de l’opposition républicaine.

Après avoir détruit cet important maillon de l’opposition républicaine qu’est l’UFR, le président de la République a décidé de s’attaquer à la principale formation politique de l’opposition : l’UFDG. Mode opératoire : prendre l’initiative de l’organisation et du fonctionnement du leadership du chef de cette formation politique. C’est cette initiative laissée au pouvoir, de l’organisation et du fonctionnement du leadership du chef du premier parti de l’opposition qui amène celui-ci à se détacher progressivement au point de s’isoler dans son propre camp, celui de l’opposition républicaine. Il n’y aura pas de consensus politique aussi longtemps que l’UFDG n’aura pas prouvé aux autres partis politiques de l’opposition sa capacité et sa détermination non pas seulement à pouvoir mobiliser massivement ses militants à effectuer des marches de protestation, mais encore et surtout à mettre son leadership au service de la reconstruction de l’unité de l’opposition républicaine, et à la liquidation de son talon d’Achille, liquidation qui a un préalable :liquidation de la fracture interne qui a miné l’unité de l’UFDG.

Liquidation de l’UFRinitiative de l’organisation et du fonctionnement du leadership du chef de l’UFDG laissée au pouvoir, sont autant de travaux d’approche, par lesquels le président de la République, Alpha Condé compte briguer un troisième mandat. Le président de la République n’annoncera son intention de briguer un troisième mandat – car il n’a pas renoncé à ce troisième mandat – que lorsqu’il aura jugé l’UFDG suffisamment affaiblie, hors d’état de lui tenir tête, de le tenir en échec à la présidentielle de 2020, à la fois par son isolement au sein de l’opposition républicaine et par sa fracture interne.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, d’avoir laissé au pouvoir l’initiative de l’organisation et du fonctionnement de son leadership de chef de file de l’opposition.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, d’avoir failli à son devoir de leadership dans la recherche des solutions alternatives à proposer au gouvernement et, à cet effet, de n’avoir pas pris l’initiative d’aller au-devant des autres partis d’opposition, de leur proposer l’indispensable mise en place d’une structure de concertation, seule à même de permettre à l’opposition républicaine de trouver non seulement les solutions alternatives de l’article 3 de la Constitution, mais encore les moyens de les proposer au gouvernement.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, de n’avoir pas pris l’exacte mesure de la nécessité, de l’urgence et de l’importance de la création de cette structure de concertation avec tous les partis de l’opposition. Cette défaillance du chef de la première formation politique de l’opposition résulte de la non prise en considération, par lui, de préalables à la mise en place de cette structure de concertation et à la résolution desquels dépend la naissance de cette structure. En particulier, l’objectif numéro 1 de cette structure de concertation devant être la préservation et le renforcement de l’unité, de la cohésion des rangs de l’opposition républicaine, le leadership du chef de file de l’opposition devrait s’affirmer et s’imposer en se consacrant en priorité à résorber l’importante fracture qui s’est durablement installée au sein de la principale formation politique de l’opposition républicaine (UFDG), faisant ainsi preuve de sa capacité de leadership non seulement de son propre parti, premier parti de l’opposition, mais encore de toute l’opposition républicaine. Aussi longtemps que le chef de l’UFDG n’aura pas réussi à résorber cette fracture au sein de l’UFDG, il ne saurait réussir à emporter l’adhésion des autres partis de l’opposition à la création de la structure de concertation.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, de s’être laissé piéger à la ligne du pêcheur qu’est le pouvoir, en mordant à l’hameçon, donnant ainsi la preuve de l’abandon au pouvoir, par lui, de l’initiative de l’organisation et du fonctionnement de son leadership, en contrepartie de la dotation de 5 milliards de francs.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, de n’avoir eu aucun scrupule à s’accommoder d’une flagrante discrimination délibérément voulue et mise en œuvre par le pouvoir à l’occasion de l’octroi de la dotation de 5 milliards de francs. En effet, l’article 25 de la loi organique portant Charte des Partis politiques dispose que ces partis peuvent recevoir une aide de l’Etat et que les « crédits sont affectés aux partis proportionnellement au nombre de députés inscrits dans chaque parti ». Si parmi les 37 articles de la Charte des Partis politiques, il n’y en a aucun qui concerne une aide à apporter au seul chef de file de l’opposition en vue de l’organisation et du fonctionnement de son leadership, du moment que le pouvoir a pris l’initiative d’accorder une aide au chef de file de l’opposition, à plus forte raison devrait-il, pour être en conformité avec l’article 25, inclure dans son projet de loi de finances l’aide à apporter, explicitement édictée en faveur des partis politiques, en proportion des députés inscrits dans chaque parti.

A présent il appartient aux députés inscrits dans chaque parti de prendre l’initiative d’une proposition de loi tendant à recevoir de l’Etat une aide aux termes de l’article 25 de la Charte des Partis politiques, en invitant le gouvernement à inscrire dans le projet de Loi de Finances de l’année budgétaire 2018, une aide substantielle à accorder aux partis politiques.

J’accuse Cellou Dalein Diallo, cadre politique et intellectuel de haut niveau, de n’avoir pas compris la priorité et l’urgence à résoudre le problème numéro 2 auquel doit s’attaquer toute l’opposition républicaine unie et consistant en la création d’un front unique sinon d’une structure avec les organisations de la société civile. 

I.              CE QUI NE PEUT PLUS DURER EN GUINEE – CONAKRY : LA GOUVERNANCE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ALPHA CONDE

A la fin de son ouvrage  « Guinée, l’Albanie de l’Afrique ou Néo-colonie américaine »,   « l’opposant historique » Alpha Condé dresse un portrait de Sékou Touré en écrivant :

« Portrait

SEKOUT TOURE

Ou le goût forcené du pouvoir personnel… »

A supposer que son talent de portraitiste ne soit pas usurpé, le président de la République Alpha Condé est-il en mesure de montrer, comparé à ce que Sékou Touré a apporté au peuple de Guinée, c’est-à-dire l’indépendance, ce que lui, Alpha Condé, homme d’Etat, a apporté de comparable, à ce même peuple pendant son premier quinquennat ?

Qu’est-ce que le président guinéen Alpha Condé qui dit être guinéen, qui a quitté la Guinée alors sous le régime colonial en 1953, à l’âge de 15 ans et qui n’est retourné au pays natal que 38 ans après, en 1991, a apporté à la Guinée ? Lui, « l’opposant historique », qui n’a participé ni directement sur le terrain, ni directement ou indirectement hors de la Guinée, à la lutte anticoloniale férocement réprimée pendant des dizaines d’années par le régime colonial, laquelle a abouti le 02 octobre 1958 à la proclamation de l’indépendance de la Guinée et par conséquent à la naissance d’un Etat indépendant. Et c’est pour pouvoir être porté à la tête de cet Etat que l’acteur politique Alpha Condé a sollicité les suffrages des guinéens et a été élu en 2010 président de la République.

La plupart des entrepreneurs politiques africains vont à la conquête du pouvoir politique, non pour servir la cause du peuple, à savoir l’aider à se nourrir, s’habiller, se soigner, se loger, s’instruire et instruire ses enfants, mais une fois le pouvoir conquis à considérer que la richesse produite par l’exploitation des ressources naturelles du pays, par le moyen du pouvoir d’Etat, laquelle richesse produite est par conséquent richesse publique, doit être appropriée en considérant cette richesse publique, comme une richesse privativement acquise.Jean-François Médard l’africaniste politique et Mamadou L. Diallo, le spécialiste de l’économie rentière qui a cours dans les Etats d’Afrique noire se rejoignent lorsque l’un et l’autre montrent que la première démarche de l’acteur politique porté au pouvoir et tenté de s’approprier la richesse publique c’est de faire sienne « l’idée que « toute l’autorité gouvernementale et les droits économiques correspondants tendent à être traités comme des avantages économiques privativement appropriés » ou encore « que les pouvoirs gouvernementaux et les avantages qui leur sont associés sont traités comme des droits privés » ». En d’autres termes, l’acteur politique devenu homme d’Etat est souvent porté à pratiquer cette confusion du domaine public et du domaine privé, à assimiler le Trésor public à la caisse privée, à la fortune personnelle. Cela n’est pas une vue de l’esprit ni de la spéculation. Un important document vient d’être publié sous le titre Guinée Rapport d’Analyse 2013 qui montre que le « Professeur » Président de la République, Alpha Condé, est actuellement l’un des Chefs d’Etat qui se livrent à outrance à cette confusion du domaine public et du domaine privé. Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler l’extraordinaire insouciance et la choquante prodigalité avec lesquelles il est allé récemment distribuer gratuitement, en puisant inconsidérément dans la richesse publique 100 mille dollars et 50 tonnes de riz à Freetown et 100 mille autres dollars à Ouagadougou. Motif : les deux pays dont les capitales sont respectivement ces deux villes sont victimes de catastrophes. Dans le même temps le président guinéen feint d’ignorer que la catastrophe qui frappe, sous son nez au quotidien, durement le peuple de Guinée, dont le pays est l’un des plus misérables et les plus corrompus de la planète, a l’âge de son quinquennat et est le plus pur produit de sa gouvernance.

A partir du moment où les partisans du « Professeur » président guinéen agitent ouvertement l’écriteau d’un troisième mandat, et que lui-même affiche tout aussi ouvertement son intention de briguer un troisième mandat, depuis son interview donnée au quotidien parisien Libération, la question, l’unique question à poser aux partis politiques de l’opposition, à la société civile et à tous les patriotes est : Pourquoi ne pas convoquer un forum national qui, après avoir examiné le contenu du rapport intitulé Guinée Rapport d’Analyse 2013doit poser comme préalable à tout débat sur la question d’un troisième mandat, l’exigence d’un audit de la gestion financière du président de la République, Alpha Condé, audit auquel il compte échapper en s’éternisant au pouvoir.

Il faut qu’un tel audit montre au peuple de Guinée l’usage qui a été fait des redevances minières suivantes :      

            700 millions de dollars payés au Trésor guinéen par Rio Tinto

            830 millions de dollars payés au Trésor guinéen par UC RusAl

296 millions de dollars représentant le montant des redevances payées par CBG depuis l’accession au pouvoir de Alpha Condé

150 millions de dollars représentant le montant d’un prêt consenti par le gouvernement angolais à la Guinée.

 Soit un total de : 1.976 millions de dollars ou 1 milliard 976 millions de dollars.

Si l’on déduit de la somme de 1 milliard 976 millions de dollars, celles afférentes d’une part, au coût du barrage de Kaléta et, d’autre part, aux frais de tous autres travaux de moindre importance et aux paiements effectués pour l’importation de produits vivriers, il est évident qu’un important reliquat existe, en attendant qu’un audit rigoureux en précise le montant et dont le président guinéen est tenu de rendre compte avant de songer à vouloir briguer un troisième mandat. Ceci n’exclut évidement pas les réponses que le « Professeur » président Alpha Condé est tenu d’apporter aux interrogations soulevées par le rapport Guinée, Rapport d’Analyse 2013, en particulier la somme de 1 milliard 7 millions de dollars (1.007.000.000 USD) dont ce rapport fait état. Cette somme aurait été placée par le président Lansana Conté dans une banque brésilienne. C’est au sujet de cette somme, toujours selon le rapport Guinée Rapport d’Analyse 2013, que le « chargé de mission » qui officie au sein de la présidence, Mohamed Alpha Condé, fils du président guinéen, aurait été dépêché, à plusieurs reprises, pendant la période 2010-2012, au Brésil pour rentrer en possession de cette somme.

Il est urgent de mettre à l’épreuve le président de la République, Alpha Condé, pour savoir si, en « africain engagé » qui a déjà dit : «  Ce que je veux pour la Guinée », l’engagement pris a été tenu. A cet effet, il suffit de lui demander et d’obtenir qu’il veuille bien fournir la preuve de l’existence du reliquat de la somme de 1 milliard 976 millions de dollars, propriété du peuple de Guinée, et l’inviter à donner des informations sur la somme de 1 milliard 7 millions de dollars, à supposer que son existence est bien avérée et que le « chargé de mission » au sein de la présidence de la République a bien rempli sa mission en réussissant à récupérer cette somme, encore propriété du peuple de Guinée, et, dans ces cas, d’expliquer l’usage qui en a été fait dans un intérêt public, bien entendu.

On espère que Monsieur le Président de la République, Alpha Condé, aura la bonté de ne pas tenir les propos peu amères, pour ne pas dire orduriers, que « l’opposant historique » Alpha Condé a tenus naguère à l’adresse de ses camarades de la direction du MND-Guinée et que révèle son ami Alpha Ibrahima Sow, professeur à l’Ecole des Langues Orientales de Paris, dans son rapport de 1986, si d’aventure quelque électeur parmi les 52% qui ont voté pour lui en 2010 et l’ont élevé à la dignité de premier magistrat de la République s’avisait de savoir quel usage a été fait de tout cet argent, de cette richesse publique.

Faut-il rappeler que dès lors qu’on a un goût forcené du pouvoir personnel – et le président guinéen Alpha Condé n’en est pas dépourvu, avec son goût forcené de briguer un troisième mandat – et que l’on dispose de l’argent public, de la richesse publique, comme on dispose d’une richesse privée, quoi de plus tentant que d’aller à la conquête du pouvoir politique parce que « c’est le pouvoir politique qui permet de créer des situations de rente et faciliter leur appropriation », ce que montre l’expérience de la lutte politique en général et de la lutte politique en Guinée en particulier, un pays aux fabuleuses ressources minérales et agro-pastorales. La plupart de ceux qui font fortune et qui décident de la fructifier, l’investissent dans la sphère de la production matérielle. Mais, l’entrepreneur politique, lui, pour accroitre sa fortune personnelle est tenu d’investir, non dans la production matérielle, mais dans ce qu’on pourrait appeler la « production du pouvoir politique », pour la conquête du pouvoir d’Etat, car « rechercher le pouvoir, c’est aussi rechercher la richesse, et rechercher la richesse, c’est rechercher le pouvoir, puisque l’une mène à l’autre et réciproquement ».

Comment en finir avec une telle dialectique lorsqu’elle est mise au service, non du peuple de Guinée, mais d’un acteur politique porté au pouvoir dans son pays natal qu’il a quitté à l’âge de quinze ans et où il n’est retourné qu’à l’âge de cinquante trois (53) ans, avec le syndrome du déraciné ; de celui qui ne semble pas pouvoir transcender son handicap parce que n’ayant pas, n’ayant jamais eu d’attaches solides avec son pays natal, avec la paysannerie de son pays où huit personnes sur dix vivent de l’agriculture ? En faisant comprendre au président de la République Alpha Condé qu’il n’y aura pas de troisième mandat, la gestion de ses deux quinquennats ayant montré à suffisance au peuple de Guinée que tout l’argent qu’il a eu à engranger au nom et pour le compte du Trésor public et pour lequel il a été démocratiquement élu n’a pas servi à engager la Guinée sur le chemin du développement, à cause de sa gestion opaque des redevances minières et pour n’avoir pas été mis au service du développement prioritaire de l’agriculture.

II.              QUE FAIRE ? CREATION D’URGENCE D’UNE STRUCTURE DE CONCERTATION OPPOSITION REPUBLICAINE – SOCIETE CIVILE

La création d’une telle structure est d’une urgence et d’une nécessité vitales, à la lumière de la grève des enseignants qui a vu le pouvoir procéder à la mise en état d’arrestation des dirigeants syndicalistes. Que cette mise en état d’arrestation ait eu lieu et qu’au surplus elle se soit effectuée hors du siège du syndicat des enseignants, et, plus grave encore, qu’elle se soit effectuée dans le bureau de la présidente du Conseil Economique et Social, de cette présidente qui fut dirigeante de la plus puissante centrale syndicale qui, naguère ébranla les fondements du régime du président Lansana Conté, voilà qui donne une indication sur les limites du pouvoir de dissuasion de l’opposition républicaine et de l’incapacité de cette opposition à riposter.

Si une telle structure existait, opposition républicaine et société civile auraient été mieux préparées à une riposte, à l’instantanéité d’une riposte à toute violation de la légalité républicaine, y compris celle que le pouvoir est en train de préparer, avec son intention maintenant déclarée de briguer un troisième mandat.

Voilà pourquoi, face au couple pouvoir – fraction de l’opposition républicaine fonctionnarisée et en voie de fonctionnarisation, il faut de toute urgence organiser la mobilisation de ce qui reste d’opposition républicaine véritable en vue de la mise sur pied de cette structure de concertation opposition républicaine – organisations de la société civile, au premier desquelles les organisations syndicales.

MISE EN ŒUVRE D’UN PROGRAMME D’URGENCE :

1.      A court terme :

1-1.            Défense de l’Etat de droit par la défense de la Constitution de la République, avec comme thème central, opposition irréductible  à un troisième mandat et moyens à mettre en œuvre pour le succès d’une telle opposition.

1-2.            Examen des problèmes et moyens de préservation de l’unité de l’opposition républicaine et de la création d’une structure de concertation opposition républicaine – société civile.

1-3.            Création d’un comité d’experts chargés d’étudier le rapport Guinée Rapport d’Analyse 2013 et de proposer des réponses ou solutions à trouver à des questions liées au développement de la Guinée soulevées dans ce rapport et qui sont déterminantes pour l’avenir du pays.

1-4.            Mesures à prendre pour tenir en échec le couple pouvoir – fraction de l’opposition républicaine fonctionnarisée et en voie de fonctionnarisation, couple le plus représentatif de la classe dirigeante de la Guinée – Conakry d’aujourd’hui, en s’inspirant de l’admirable exemple du peuple burkinabè qui s’est débarrassé de son président Blaise Compaoré en le chassant du pouvoir ou de l’exemple en cours au Togo.

2.      A moyen terme : 

Etude et mise en œuvre, si le peuple de Guinée – Conakry y était contraint de tous les moyens nécessaires pour chasser du pouvoir le couple pouvoir – fraction de l’opposition républicaine fonctionnarisée et en voie de fonctionnarisation, couple le plus représentatif de la classe dirigeante, y compris par le recours à la force des armes, ce que « l’opposant historique » Alpha Condé lui-même recommandait, de façon impérative et pertinente, dans son ouvrage de combat, « Guinée, l’Albanie de l’Afrique ou Néo-colonie américaine », sous le titre : « La lutte armée de libération en Afrique ».

Vous voudrez bien vous procurer le rapport Guinée Rapport d’Analyse 2013 au site www.Guinée58.com

Par Ibrahima FOFANA

Avocat à la Cour

Ancien ministre du gouvernement du président Ahmed Sékou TOURE

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