Greve des enseignants : le président alpha condé cède sous la pression des ‘’rebelles’’

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Les chefs religieux (le grand imam El hadj Mamadou Saliou Camara et l’archevêque de Conakry Monseigneur Vincent Kourouma) et les coordinations régionales ont réussi à faire suspendre la grève des enseignants ce jeudi 07 décembre 2017 sur l’ensemble du territoire national. Après trois semaines de perturbations des cours dans les écoles publiques et certains établissements privés le chef de fil du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée) a convoqué une assemblée générale de sa structure syndicale pour faire le compte rendu des différentes démarches entre les maisons de culte et la présidence de la République. Au terme de plusieurs heures de communication et de concertation au siège du SLECG à Donka, une décision a été prise.

Après plusieurs jours de négociation, sous la médiation des religieux et des coordinations régionales
le Secrétaire général adjoint du SLECG Aboubacar Soumah a mis sur la table de négociation, un
certains nombres de préalables : le maintien du point d’indice à 1030 qui était un acquis depuis 2007,
qu’on nous a injustement retiré et nous demandons à ce que les 1030 soient payé en deux tranches
20% en fin décembre et 20 % dans le premier trimestre 2018. Ensuite la poursuite des négociations
pour l’augmentation des salaires de base à 8 millions de francs guinéens que nous demandons à
l’Etat selon l’article 100 du statut particulier de l’éducation. Aucun enseignant ne sera muté ou
licencié de façon arbitraire à cause de cette grève… ce sont ces différents points entre autres que les
religieux ont transmis au chef de l’Etat Alpha Condé ; qui a aussitôt, à en croire Aboubacar Soumah,
accepté tous ces points de revendications. C’est à ce prix que les enseignants ont accepté de
reprendre les cours le lundi 11 décembre 2017. Selon Soumah ce point d’indice, ils ont accepté
suivant le protocole d’accord du 9 octobre 2017 mais ils ont fait d’une manière échelonnée. C’est ce
que les enseignants de Conakry à Yomou n’ont pas accepté.

Ce jeudi 07 décembre au siège du SLECG à Donka dans la commune de Dixinn, cette assemblée a
mobilisée des enseignants de Conakry, Coyah, Dubréka et Kindia. Le nouvel homme fort du Syndicat
Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée, Aboubacar Soumah a regretté le comportement des
centrales syndicales : « les secrétaires généraux des centrales Syndicales se sont acharnés contre moi
; pour cause lors des négociations de février 2017, j’ai déclaré que c’est une négociation en faveur
de l’éducation par conséquent tous les accords doivent être menés par l’éducation. C’est ce qui a
suscité en eux la colère, des mutations arbitraires. Ils ont machiné avec les ministres pour des
nominations (ndlr Aboubacar Soumah nommé DPE de Dalaba en novembre a refusé de prendre ses
nouvelles fonctions) que je n’ai pas demandé » a déclaré le secrétaire général adjoint du SLECG. Pour
ce refus de rejoindre son lieu d’affectation les camarades Aboubacar Soumah et Kadiatou Bah ont
été suspendu.

Pour donner du sang neuf aux défenseurs de la cause des enseignants, Aboubacar Soumah a
demandé à ses collègues enseignants de revoir les structures syndicales des enseignants dans les
préfectures et communes : « les structures n’existent presque pas. Beaucoup de secrétaires généraux
ont été récupéré par le pouvoir. Pendant ces deux mois de suspension de grève, nous allons profiter
de ces dernières semaines du mois de décembre pour organiser le congrès du SLECG dont le mandat
est expiré (applaudissement des enseignants). Pour organiser ce congrès ce sont les secrétaires
généraux des préfectures et des communes qui seront éligibles d’où la nécessité de mettre en place
les bureaux syndicaux à la base ». A-t- il recommandé.

Pour M. Soumah, un seul syndicat suffit pour défendre la cause des enseignants au risque de voir le
pouvoir récupérer le second. Qualifier de rebelle et meneur d’une grève sauvage par le pouvoir
central de Conakry et adulé par des enseignants Aboubacar Soumah a justifié sa motivation à se
sacrifier à réussir cette grève contre le non-respect des engagements pris par le Gouvernement dans
le protocole d’accord signé au bout d’une grève illimitée qui a enregistré des cas de morts en début
de l’année 2017 : « Le conseil des ministres après examen a décliné l’engagement du gouvernement
dans le payement des 300%. Notre valeur monétaire du point d’indice qui était 1030 a été baissée à
751. Un étalage de payement sur deux ans (février 2018-octobre2019). Les enseignants qui vont à la
retraite en décembre 2017 et décembre 2018 ne bénéficieront pas de ce payement » a affirmé le
Syndicaliste.
Ainsi, le bras de fer qui opposait le Syndicat Libre des Enseignants Chercheurs de Guinée, en grève
depuis le mois de novembre dernier et le Gouvernement vient d’avoir une issue heureuse à travers
un accord trouvé entre les deux parties qui étaient en négociations mercredi 6 décembre à la grande
mosquée Fayçal de Conakry avec les religieux (chrétiens et musulmans) et sages des coordinations
régionales de la Basse et Haute Guinée.

Par Mohamed Bah pour guineeactuelle.com

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