Opposition guinéenne : et si jean marie doré avait raison ?

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Jean Marie Doré, secrétaire général de l’UPG jusqu’à sa mort avait coutume de dire que l’opposition guinéenne est la plus bête d’Afrique. Il n’avait pas tout à fait tort. Entre 2010 et ce début 2019, un nombre incalculable des faits a prouvé que ce que vieux renard de la politique guinéenne savait de quoi il parlait.

En effet,  à voir la facilité avec laquelle les partis politiques d’opposition se sont faits et continuent de se faire avoir par les stratagèmes les plus prévisibles du pouvoir en place, l’on est tenté de se demander s’ils ne roulent pas carrément pour Alpha Condé.

L’opposant historique de 40 ans, devenu président de la république, est tellement à l’aise avec son opposition qu’il fait tout pour la garder auprès de lui. Car comme mentionné dans des précédents articles, le chef de l’Etat aime l’adversité et  les inutilités qui vont avec. Il a besoin de l’opposition pour amuser la galerie et se faire un semblant de contre-pouvoir pour enjoliver sa «démocratie.»

A plusieurs reprises, Alpha CONDE a affirmé que le camp en face n’était composé que de ses élèves et qu’il donnait deux ans pour mettre fin à leur existence. Aujourd’hui, tout porte à croire qu’il n’est pas loin d’atteindre ce sinistre objectif.

L’histoire aurait pu s’arrêter là si les opposants eux-mêmes ne s’attachent pas pour se livrer à leur bourreau. Sous Alpha Condé, jamais une élection ne s’est tenue sans violences physiques et verbales et surtout sans dialogues.  Ces fameux dialogues qui plaisent tant au Fama ont été les occasions les plus ouvertes pour rouler l’opposition dans la farine. Les conclusions de ces dialogues de sourds n’ont jamais été respectées. Pire, les clauses de ces accords violent systématiquement certaines dispositions des textes de loi en vigueur dans notre pays. Comme si de rien n’était, nos opposants opposés accompagnent le pouvoir dans ces projets les plus sombres quitte à violer allégrement les lois du pays. Il en fut ainsi en 2017 lors de la mise en place de l’actuel code électoral ainsi que du fameux budget du chef de file de l’opposition. Cet argent et la loi qui l’a instauré, hautement inflammables, a brulé les doigts du principal bénéficiaire puisqu’un nombre important de ces alliés ont fini par rejoindre la main généreuse qui distribue la manne financière : le chef de l’Etat.

Mais le comble de la bêtise politique vient du décret présidentiel prorogeant le mandat de l’Assemblée nationale jusqu’aux prochaines élections législatives.

Dans un contexte de suspicion générale, cette décision vient conforter la position de bon nombre de compatriotes qui prêtent au président de la république des velléités de modification de la constitution pour briguer un troisième mandat. Plus d’un guinéen a été surpris d’apprendre que l’opposition va «réfléchir» à une politique pour répondre à la question s’il faille rester ou non au sein de l’Assemblée nationale périmée. Rendez-vous le 16 fevrier 2019 à Kindia pour officialiser leur position sur la question. En attendant, ils avancent l’argument, selon lequel, s’ils continuent à siéger, ils seront à mieux de surveiller les manigances du pouvoir et empêcher un monarque élu appelé président d’adopter des lois de complaisance par ordonnance. Quelque chose qu’ils n’ont pu faire pendant 5 ans de mandature. Et pour ne rien arranger, Ousmane Gaoual Diallo, député UFDG à qualifié de «facebookeurs» certains militants de son propre partis qui appelaient leurs mandants sur les réseaux sociaux à ne plus siéger à l’Assemblée nationale. Cette cécité doublée d’une arrogance notoire prouve à suffisance que les acteurs de l’opposition ont encore à apprendre. Si jamais, la plénière de Kindia débouche sur le maintien de ses élus au parlement, l’opposition aura alors ouvert le grand boulevard au président Condé pour un glissement de calendrier électoral y compris pour la présidentielle de 2020 et ils ne pourront s’y dérober facilement.

Au moment où cet article est écrit, la même opposition a envoyé ses représentants à la CENI, prêter serment devant…Mohamed Lamine Bangoura, le très controversé président de la cour constitutionnelle. Un cadre parachuté à la tête de cette importante institution républicaine en violation de loi selon le bon vouloir du chef de l’Etat et que ces opposants avaient juré de ne point reconnaitre l’autorité. Eh bien, ils viennent de l’anoblir.

Alpha Oumar DIALLO

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