Entretien: aliou bah dénonce le raccourci de certains politiciens

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Le président du comité provisoire du Mouvement des Démocrates Libéraux (MoDeL), Aliou Bah, a accepté de se prêter à nos questions relatives aux difficultés liées à l’obtention d’agrément pour les partis politiques depuis un certain moment.

Dans cet entretien à bâtons rompus, M. Bah n’a pas fait de cadeau aux leaders, qui, au lieu de démarcher auprès des autorités en charge de délivrer ces agréments, ont tout simplement opté pour le rachat des ‘’ partis ‘’ déjà agrées. Chose qu’il qualifie de ‘’ raccourci’’.

A l’entame, Aliou Bah regrette que face à des difficultés surmontables, certains choisissent le raccourci pour prétendre se battre ensuite pour les valeurs républicaines.

« Si chacun de nous décide de contourner la loi et sacrifie ses droits en utilisant son argent et ses relations pour arriver à ses fins, cela voudrait dire que nous sommes dans la continuité des pratiques qui ont gangrené notre société et qui ont conduit notre pays à cet échec lamentable » a-t-il réagi, avant de s’interroger‘ en quoi serions-nous différents ?

C’est pourquoi, a ajouté Aliou Bah, ‘’une telle approche n’a jamais été en débat dans les instances du MoDeL. Car, insiste-t-il, ‘’les pratiques liées à la corruption, la manipulation, l’achat des consciences…. n’existent pas dans notre agenda’’.

S’exprimant sur la décision du ministère de l’administration, du territoire et de la décentralisation, suspendant la délivrance des agréments aux partis politiques, le chef de file du MoDeL dit  n’avoir pas reçu de notification d’une telle décision.

« J’avoue n’avoir jamais vu une telle notification officielle de la part du MATD(ministère de l’administration, du territoire et de la décentralisation). Peut-être que c’est la pratique du ministère qui amène les gens à déduire de cette façon. Je n’ai pas l’habitude de fonder un avis sur ce qui n’est pas factuel. Mais si elle existe, ce serait une violation grave de nos dispositions constitutionnelles, car aucun argument objectif n’existe pour justifier une telle décision » a indiqué Aliou Bah.

Pour lui, si la Guinée a choisi le multipartisme intégral, cela suppose que les guinéens peuvent exercer collectivement leurs libertés politiques à travers les partis.

« Seule la compétition doit éliminer ou maintenir un parti politique sur la scène. L’autoritarisme administratif n’a pas sa place à ce niveau. Nous ne pouvons donc pas adopter une doctrine et renoncer à ses principes. Mais les pratiques de la gouvernance du RPG en la matière constituent une honte pour celui qui prétend avoir combattu toute sa vie pour le respect des principes et valeurs démocratiques» a insisté notre interlocuteur.

En l’état actuel des choses, le fondateur du Mouvement des Démocrates Libéraux (MoDeL), croit dur comme le fer que son parti obtiendra son agrément.

« Nous sommes convaincus que nous aurons notre agrément dans la mesure où notre dossier ne souffre d’aucune insuffisance technique sinon, ils auraient sauté sur la première occasion pour le disqualifier. Mais ils ont préféré le piétiner en ne disant rien tout en espérant nous démotiver avec le temps. Donc nous avons confiance à nos avocats et nos militants qui se battront jusqu’au bout pour que le droit soit dit, car nous ne demandons ni des privilèges ni des avantages. Nous restons républicains et optimistes jusqu’au bout, car nous sommes soutenus par tous ceux qui sont sensibles à l’injustice et à l’arbitraire. Nous ne mettrons jamais en hypothèse ce que la loi nous donne comme droit et liberté » a conclu Aliou Bah.

Barry Ibrahima

 

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