Massacre du 28 septembre 2009 : un collectif d’ong plaide pour la reprise de l’instruction

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L e Collectif Droit et Justice équitable en Guinée, regroupant en sein plusieurs ONG et associations de chercheurs, a plaidé, mercredi 23 février 2022, pour la mise en place d’un nouveau pool de juge en vue de reprendre l’instruction du dossier du 28 septembre 2009.

En conférence de presse, les membres de cette entité disent avoir décelé plusieurs manquements d’ordre procédural dans l’instruction réalisée par le pool de juges et qui risquent d’affecter le caractère équitable du procès.

« Notre collectif a procédé à une analyse méthodique de cette ordonnance produite par le pool de juges d’instruction institué à cet effet et dirigé par Souleymane Bah le 29 décembre 2017. Cette analyse a permis de déceler quelques problèmes d’ordre procédural dans l’instruction réalisée par le pool de juges et qui risquent d’affecter le caractère équitable du procès », a dénoncé Fayimba Mara, coordinateur national adjoint du Collectif Droit et justice équitable en Guinée.

Selon lui, les juges commis à cette tâche ont remis en cause une bonne partie du travail abattu par le parquet, citant notamment, l’ordonnance de requalification de non-lieu partiel et de renvoi devant le tribunal criminel.

« La conclusion est que nous avons vu que tous ceux qui étaient accusés à un certain moment, une bonne partie de ces personnes se sont retrouvées dans le non-lieu partiel. Ceux-là qui ont été retenus dans les liens de la culpabilité, sont renvoyés devant le tribunal criminel et c’est ce document que nous avons analysé en tant que défenseur des droits de l’homme », ajoute Fayimba Mara, qui estime ‘’ qu’il faut retravailler le dossier, parce qu’il y a d’autres coupables qui n’avaient pas été repérés hier et qui continuent à se promener librement’’.

En se basant sur les vidéos disponibles, le coordinateur national adjoint du Collectif Droit et justice équitable en Guinée soutient que les vrais coupables qui ont mené les opérations au stade du 28 septembre n’ont pas été cités.

« Si nous allons avec cette ordonnance-là, on risque de condamner les gens qui ne sont pas coupables. Si on reprend le travail, je crois qu’on peut encore repérer d’autres, parce que cela mérite d’être sanctionné. Nous voulons que les crimes de sang soient punis dans notre pays, mais que cela se fasse vraiment dans les règles de l’art », estime-t-il.

Pour sa part, le coordinateur national du collectif, Mamady Kaba assure qu’ils ne sont pas en train de discréditer les juges, mais reste convaincu que les juges aient certainement subi une pression.

« Les juges n’ont pas eu les mains libres, pour faire correctement leur travail. C’est l’impression que nous avons eu à travers les recherches », affirme Mamady Kaba, qui invite les autorités de la transition à ‘’s’approprier de ce dossier en vue de mettre en place un pool de juges véritablement indépendant ayant tous les moyens nécessaires, pour un travail correct et indépendant’’.

Pour rappel, une dizaine de personnes ont été inculpées dans l’affaire du stade du 28 septembre 2009, où il y a eu plus de 150 victimes, selon l’ONU.

Alpha Sodio Diallo

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