A l’approche de la fête de Tabaski, le ‘’Leppi’’, tissu traditionnel du Foutah, devient de plus en plus cher dans les marchés de Labé, capitale de la moyenne Guinée, a-t-on constaté sur place.
Autrefois, faciles à obtenir, ces habits sont devenus très rares ces derniers jours dans la quasi-totalité des marchés visités par notre reporter.
A l’origine de cette hausse vertigineuse de ces articles traditionnels, d’aucuns évoquent la prise de conscience de certains citoyens à vouloir valoriser le textile guinéen pour concurrencer les autres pays, comme le Mali voisin qui a su imposer le ‘’bazin Bamako’’.
« Je vends divers habits traditionnels. Le leppi, l’indigo, le kerdeli et autres….Mais, en ce moment les fournisseurs nous vendent très chers ces habits traditionnels. Particulièrement, le Leppi se fait rare ces derniers jours. Une situation qui étonne plus d’un. Personnellement, je vendais entre 125 et 130 mille francs guinéens le complet. Mais actuellement le complet leppi se vent à 250 mille et c’est si tu en trouve » a confié un vendeur de Leppi dans le grand marché de Labé.
Débordée par la forte demande, Hadja Mariama, également vendeuse de ces habits, souligne que les clients ne désemplissent pas. Mais, dit-elle, cette situation s’explique par le fait que la plupart des tisserands soient partis dans les mines ou dans les champs.
« Pendant cette période, certains tisserands sont partis dans les mines, d’autre dans les champs » a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, d’autres estiment que cette hausse du prix du Leppi n’est autre que la mauvaise foi de certains commerçants qui veulent profiter d’une situation pour s’enrichir.
« Moi, je vends tout près du lieu de vente de ces articles. Mais vraiment, j’ai suis surpris de ce que j’ai vu. Le tisserand était venu ici vendre aux femmes marchandes à 115 mille francs le complet. A mon fort étonnement, j’ai vu ces mêmes femmes revendre le complet à 250 mille quelques minutes plus tard » a déploré ce citoyen.
A ce rythme, il y a lieu de se demander si cette situation ne va impacter négativement à la promotion des valeurs guinéennes, à travers les tenus traditionnels qui font partie intégrante de l’identité culturelle du pays.
Assiatou Bailo Diallo