D es citoyens en colère ont battu le pavé, lundi 23 octobre 2023, à Kawessi, érigée en commune rurale en 2020, pour demander la dissolution pure et simple de la délégation spéciale, a-t-on appris.
Selon un des meneurs du mouvement, l’actuelle délégation spéciale est composée d’un groupe de personnes qui s’est auto-choisi au grand dam de la communauté.
« Lorsqu’il y a eu le découpage, le décret est sorti, un groupe s’est levé ici pour aller à Conakry, et s’auto-choisir. Ils ont formé une délégation spéciale composée des éléments de la même famille. Cela a été dénoncé dans le temps. Mais, avec l’arrivée du CNRD, on est resté à les observer. Malheureusement, depuis ça, ils ont muselé, opprimé la communauté. Ils sont entrain de gérer par arrogance, il n’y a aucune visibilité dans la gestion. Cette délégation est caractérisée par une incompétence notoire. Pire, aujourd’hui, ces gens-là ont instauré un système communautariste. C’est pourquoi, les sages, les femmes, les jeunes, tout le monde s’est levé pour réclamer un changement au niveau de l’administration locale. Aujourd’hui, c’est tout le monde qui parle d’une même voix pour demander le départ de cette délégation spéciale et la mise en place d’une nouvelle délégation spéciale qui sera composée des compétents, et qui tiendra compte de toutes les sensibilités », a expliqué au micro de guineeactuelle.com Mamadou Saliou Touré.
Auparavant, rapporte notre interlocuteur, des courriers ont été adressés respectivement au sous-préfet de Kawessi, au Préfet de Télimélé (dont relève Kawessi) et au ministre de l’Administration pour attirer leur attention sur plusieurs faits reprochés à cette délégation spéciale.
« Il y a un mois de cela, la communauté avait écrit au sous-préfet, au préfet de Télimélé et au ministre de l’Administration. Ces courriers-là existent. Mais, depuis ça, c’est resté lettre morte », indique M. Touré, soulignant que la communauté a décidé de se faire entendre en organisation un meeting d’information et de sensibilisation.
Joints par téléphone, des témoins affirment à guineeactuelle.com que le vice-président de la délégation spéciale de Kawessi, Mamadou Goby, a blessé un des manifestants à l’aide d’une arme blanche.
« Nous avons décidé de manifester pour demander le départ de la délégation spéciale. Nous sommes venus au siège de la commune avec des banderoles et des pancartes. On a trouvé le Vice-président, Mamadou Goby. Ce dernier a pris une arme blanche pour blesser un de nous », confie un des manifestants.
En séjour actuellement à Conakry pour des raisons familiales, confie-t-il, à un de nos reporters, le président de la délégation spéciale dit être informé de la tension qui prévaut dans sa commune. Mais ne pas être en mesure de donner de détails.
Toutefois, des proches du vice- vice-président de la délégation spéciale de Kawessi, Mamadou Gobi Diallo, accusent les manifestants d’avoir semé le désordre dans la cité.
« Les manifestants sont venus avec des banderoles, avec des slogans ‘’Changement ! Changement’’. Il y a une bagarre, ils ont agressé, bastonné, insulté et menacé de mort le vice-président de la délégation spéciale dans son bureau. De l’argent d’une valeur de 11 millions a été volé dans le bureau », a confié un proche du vice-président joint par téléphone.
Située dans la préfecture de Télimélé, la sous-préfecture de Kawessi, composée de quatre districts (Kawessi, Djougourou, Kabara et Maci), abrite la société minière CDM-CHINE.
Dossier à suivre !
Alpha Ibn Boubacar Diallo
