Guinee : le nouveau gouvernement se fait attendre

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Que se passe-t-il ? Alpha Condé n’aurait-il pas conscience de l’urgence des réformes que les Guinéens souhaitent de sa part ? Ces questions, beaucoup au sein de l’opinion publique, se les posent, au regard du peu d’empressement dont fait montre le chef de l’Etat, quant au remaniement que lui-même a annoncé. En effet, c’est le 8 mars dernier qu’en marge de la célébration de la journée internationale des femmes, le président Alpha Condé, hué par l’auditoire, avait formellement annoncé un ‘’grand’’ remaniement. Depuis, c’est le silence total.

Allègrement, on s’achemine vers la fin du mois. Mais le président Alpha Condé n’en a cure. Evoluant à un rythme qui semble se foutre éperdument de l’urgence du moment, il continue sa fameuse consultation. Ainsi, ce mercredi, ce sont les opérateurs économiques qu’il a reçus en audience. D’ailleurs, c’est le lieu de relever que ces fameuses rencontres n’ont aucun rapport avec des consultations. De fait, le chef de l’Etat reçoit, écoute, puis se défend. A aucun moment, on a l’impression qu’il est disposé à en tirer un enseignement qui devrait inspirer un futur changement. Pourtant, c’est cela l’objectif d’une consultation. C’est un peu un sondage permettant de jauger une situation ou de recueillir des avis. Mais en ce qui concerne Alpha Condé, il est davantage question d’une tribune permettant au chef de l’Etat de répondre à certaines des attaques dont lui et sa gouvernance font l’objet.

Pendant ce temps, le pays qui a déjà perdu les trois premiers mois de l’année dans le cadre des élections communales, s’enfonce encore dans le retard. Un remaniement étant annoncé, aucun ministère ne travaille en réalité. Chacun attend de savoir s’il reste ou pas. Mais de tout cela, le chef de l’Etat n’en a nullement conscience ou tout au moins ne s’en préoccupe pas outre mesure. Il croit avoir le temps et exploite ce dernier avec parcimonie. Pendant que, contrairement à ce que peut laisser croire l’accord avec le SLECG, le malaise et les frustrations continuent à s’accumuler dans les quartiers.

A ce retard inexplicable, on peut ajouter le fait qu’Alpha Condé, même quand il aura fini de consulter, pourrait décevoir. En effet, sur la foi des indiscrétions qui sortent du palais, le changement envisagé n’en serait pas un. Le président de la République miserait, notamment pour le poste de premier ministre, sur des personnalités qui n’ont rien de nouveau. On évoque ainsi des noms tels Kassory Fofana, Mathurin Bangoura, Almamy Kabélè Camara, Cheick Ahmed Camara, etc. Des noms auxquels les Guinéens, dans leur ensemble, associent déjà mauvaise gouvernance ou démagogie. C’est dire que si sur l’un d’eux que devait porter le choix du président de la République, on aurait du surplace, à la place d’une rupture

S.Fanta

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