Dérive sur les réseaux sociaux : la justice enfin en branle

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Longtemps dénoncée pour sa mollesse, la justice guinéenne se réveille-t-elle enfin contre les dérives qui sont constatées ces derniers temps sur les réseaux sociaux ? En tout cas, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Mafanco décide de s’en saisir. Comme premier cas, Aly Touré vise des publications attribuées à Ibrahima Sory Camara, domicilié au quartier Dabondy, commune de Matoto.

En effet, via un communiqué rendu public hier mardi à la télévision nationale, le Procureur Aly Touré poursuit Ibrahima Sory Camara pour une déclaration sur le réseau social facebook, le samedi 17 mars 2018. Dans cette déclaration, indique le communiqué : « Il a soutenu qu’une réunion s’est tenue à Sekhoutoureyah, sous la présidence du chef de l’Etat au cours de laquelle, il a été décidé de recruter des loubards moyennant de fortes sommes pour s’attaquer aux six grands marchés de Conakry, à l’effet de piller les biens des citoyens ».

Poursuivant, le procureur précise aussi qu’Ibrahima Sory Camara avait également déclaré « être en possession des preuves notamment les éléments sonores, les noms et numéros de téléphones des participants qu’il était prêt à livrer à l’opinion nationale le lendemain ». Dans la foulée, Aly Touré accuse Ibrahima Sory Camara d’avoir tenu des propos injurieux, diffamatoires et vexatoires à l’endroit du chef de l’Etat.

Se fondant sur les articles 363-364-658- et 659 du code pénal qui punissent ces propos qu’il qualifie de simples allégations, le procureur Aly Touré a instruit  la direction des investigations judiciaires du Haut commandement de la gendarmerie nationale d’interpeller et d’auditionner Ibrahima Sory Camara pour délits d’injures, d’outrages et de diffamations envers le chef de l’Etat.

Selon le Procureur, Ibrahima Sory Camara n’a pas encore répondu à sa convocation. Ce qui n’exclut pas le recours à la force dans « les 24 heures si le mis en cause n’obtempère pas à cette convocation », menace-t-il.

Si cette action du Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Mafanco est salutaire, il reste cependant à savoir ce qui sera fait des auteurs d’autres messages de menace d’incendie de plusieurs marchés de Conakry. Ces messages ont circulé la veille du désastre qui a ravagé 352 conteneurs, 24 tables et 62 ateliers de couture à Madina, dans la nuit de samedi à dimanche.

Kadiatou Kouboura BALDE

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