Direction générale de la police nationale : l’honneur à baffoé contre le guinéen contestataire

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A  la surprise générale, le Général Baffoé est nommé patron de la police nationale. Un grade qui intervient à un moment où la rue reste hors de contrôle et que l’Etat peine à protéger  les biens et les citoyens.

La Guinée traverse une passe difficile depuis des semaines avec des manifestations socio-politiques notamment dans la rue. Situation fréquente depuis l’arrivée du Professeur Alpha Condé qui accepte volontiers le challenge de son rival Cellou Dalein Diallo. A telle enseigne que le RPG a voulu aussi battre le pavé avant d’être débouté par le Gouverneur de Conakry. Pourtant, les militants du Chef de l’État auraient été aussi face aux hommes de Baffoé.

C’est justement ce dernier, précédemment Directeur national des Unités d’intervention de la Police qui devient son grand manitou : DG de la police nationale de Guinée. Une consécration qui intervient alors que le personnage est connu pour sa répression d’une main de fer des marches de l’opposition, qui agit principalement à mains nues. Seulement, le pouvoir est à blâmer pour avoir gratifié celui qui répond au nom de ‘’Ansoumane Camara’’ à un moment où les morts se multiplient.

Curieusement, c’est dans la nuit du 100ème mort déclaré que le décret des nouveaux galons de Baffoé est tombé. Une promotion incongrue alors que la Guinée pleure ses fils. Pourtant, si les endroits bouillant des sorties de rue sont connues, au fil des années, on peut voir que les forces de sécurité sont en recul. D’une part, les villes mortes ont fini par avoir raison de tout et de tous : quiconque circule, comme si de rien n’était, le fait à ses risques et périls. Ce n’est pas ce député, en l’occurrence Ousmane Kaba,  qui opère dans l’arène universitaire qui dira le contraire pour avoir été surpris par des jeunes excités qui ont vandalisé son véhicule.

En plus, si la rue doit grogner durant deux jours, on peut aller à trois voire quatre avec les désagréments provoqués aux usagers de la route.

Désormais le Conakryka a la peur. Peur de sortir, peur d’aller chercher son gagne-pain dans un contexte où plusieurs investisseurs s’abstiennent à miser sur plusieurs opportunités économiques. D’ailleurs à l’exception faite du secteur minier, ils ne sont pas prêts à s’engager dans quoi que ce soit. Les forces, souvent accusées d’utiliser des armes face au peuple mécontent même s’il n’est pas exclu que des manifestants disposent d’armes à leur niveau. Une situation de contrôle raté qui ouvre la brèche au grand banditisme et facilite le vandalisme dans la rue, les espaces de commerce voire les domiciles privés.

Loin de jeter l’opprobre sur la police nationale, ses sorties face à la rue indiquent que les choses ont pris une autre tournure au fil des ans. De surcroit quand on a un cadre à l’image de Baffoé qui communique à longueur de temps, et vante l’usage de la force répressive à qui veut l’entendre. La combinaison que lui et son ministre de tutelle incarnent,  risque de mettre du piment aux derniers mois du mandat présidentiel.

En attendant, la Guinée pleure cette Guinée tombée sous les armes de celui qui aura bafoué, comme ‘’Baffoé’’ l’honneur du guinéen contestataire de la rue.

Keita Idrissa

 

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