Au cours d’une conférence de presse animée ce vendredi 1er septembre 2023, l’Association des Magistrats de Guinée (AMG), qui a appelé à un débrayage dans les cours et tribunaux du pays depuis le 17 août dernier, a annoncé une série d’actions de contestation, à compter de la semaine prochaine pour non seulement exiger le respect de leur indépendance, mais aussi la levée de la suspension de leurs Collègues de Labé.
Il s’agit notamment d’un sit-in devant le siège de la Cour Suprême et d’une marche pacifique qui partira de la Cour d’Appel de Conakry.
« Le Conseil d’Administration de l’Association des Magistrats de Guinée a décidé d’organiser un sit-in au siège de la Cour suprême de Guinée pour la date du 07 septembre 2023 à 10h. Tous les magistrats sont invités à se mettre en robe. Après ce sit-in, nous allons organiser une marche, le 12 septembre 2023, à 9 heures, tous en robes noires pour exiger le respect de l’indépendance et la dignité des magistrats », a déclaré Mamoudou Diakité, membre du Conseil d’Administration de l’Association des Magistrats de Guinée.
S’agissant de l’itinéraire de cette marche, Mamoudou Diakité précise « nous marcherons de la Cour d’appel de Conakry, en passant par la direction nationale des impôts pour remonter directement vers le ministère de la Justice. Et de là, nous allons prendre le boulevard du commerce, en direction du Conseil Supérieur de la magistrature en passant par l’Ambassade de la Côte d’Ivoire et le haut commandement de la gendarmerie nationale. Tout ceci pour que la dignité des magistrats soient respectés ».
Parmi les points de revendications non-négligeables, la levée de la suspension de Moussa Camara et Ce Avis Gamy, respectivement juge et Substitut du procureur du tribunal de première instance de Labé, le retrait sur la page du Ministère de la Justice et les pages – personnelles du ministre de la Justice, de tous les arrêtés de suspension concernant les magistrats en application de l’article 39 de la loi portant statut des magistrats, le respect des forme et délai prévus par l’article 82 de la loi susvisée pour toutes les désignations de magistrat faites et à intervenir par voie d’arrêté par le garde des sceaux ou le respect du principe de la présomption d’innocence, du contradictoire du droit à la défense et de l’honneur des citoyens en général et des magistrats en particulier dans toutes les prises de parole et de décisions d’injonction de poursuites par le ministre de la justice, conformément à l’article préliminaire alinéa7, aux articles 8 et 37 du code de procédure pénale.
Par ailleurs, l’AMG dit être prête à discuter sur ces points inscrits dans leur plate-forme revendicative. Ces points sont entre autres: le rétablissement dans leurs droits, les magistrats dont les dossiers ont été jugés par le CSM s’ils ne sont reconnus coupables de fautes disciplinaires; prioriser la saisine du CSM pour des faits de faute disciplinaire à des suspensions systématiques conformément à l’article 38 de la loi portant statut des magistrats; le respect du droit à la défense des magistrats, objet de plainte notamment le respect des forme et délai de leur invitation dans la dignité absolue; l’orientation des plaignants à des voies de recours en lieu et place des plaintes contre les magistrats sauf faits avérés et graves; le respect des voies traditionnelles d’acheminement des courriers administratifs pour éviter que des actes se retrouvent sur les réseaux sociaux ou la page privée du garde des sceaux; tenir compte des aléas du déplacement en invitant des magistrats loin de leur ressort en les prévenant à temps, éviter toutes vindictes contre ceux qui soutiennent le mouvement pour l’indépendance et la dignité des magistrats, et la mise en place du tableau d’avancement des magistrats et opérationnalisation du service de gestion de la carrière des magistrats.
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