La crise politique que traverse le pays, avec son cortège de manifestations mortifères, préoccupe à tel point qu’il y en a qui regrettent un certain passé où l’opposition n’était décidément pas aussi hargneuse qu’elle l’est aujourd’hui. Ainsi, près de 15 ans après la mort de Siradiou Diallo, Bah Ousmane qui a repris son parti, l’UPR, a déclaré en marge de son Assemblée générale hebdomadaire : « Nous étions à l’opposition avec Bah Mamadou, Siradiou Diallo, Jean Marie Doré, le Pr Alpha Condé. Est-ce qu’il y a eu une opposition plus forte que celle-là en Guinée ? ».
Cependant, à la différence de ceux qui incarnent aujourd’hui l’opposition guinéenne, Bah Ousmane a rajouté : « en plus du fait qu’on respectait la loi, nous on refusait des manifestations. Avons-nous une seule fois forcé la situation ? Jamais. Nous savions à qui on avait affaire. Il était illogique de confronter l’armée à nos militants ». Au-delà du rappel historique, il y a là un objectif subtil de mettre en évidence l’irresponsabilité des opposants.
C’est ainsi que poursuivant son rappel, il a aussi indiqué : « Nous opposants, nous n’avons pas jeté des cailloux et détruit quoi que ce soit. Nous avons opté pour le dialogue et les concertations. Plusieurs fois, on a été roulés dans la farine, mais nous n’avons pas accepté d’aller à la confrontation ».
Maria BAH
