Convention du rpg-arc-en-ciel: la décision du chef de l’etat dénoncée par un juriste

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La décision du Chef de l’Etat, mettant en cause, jeudi 19 décembre 2019, les candidatures issues des primaires organisés par le parti présidentiel , suscite des réactions au sein de l’opinion publique.  

En s’exprimant au siège du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir, Alpha Condé a dénoncé ce qu’il a appelé ‘’ des magouilles dans le choix des candidats pour les législatives’’.

« Si on laisse 70% de la population, où on va aller ? Si on laisse ces 70% pour se choisir entre nous, qui va voter demain ? C’est vous ou c’est cette large majorité ? (……) Le choix des députés, on va y veiller et éliminer tous ceux qui ont distribué de l’argent. S’ils veulent, ils n’ont qu’à aller créer leur parti et distribuer de l’argent. Parce que le RPG n’est pas un parti d’argent et de petits copains », avait déclaré Alpha Condé, visiblement furieux du choix des candidats du parti au pouvoir.

Aux yeux d’un certain nombre d’observateurs et spécialistes du droit, à l’image de Mamoudou Diakité, juriste, cette sortie du Chef de l’Etat traduit ‘’une violation flagrante de la Constitution en son article 38, qui prévoit que le Président de la République doit cesser toute activité au sein d’un parti politique durant sa mandature’’.

« La Constitution qui est la norme suprême du pays dans son article 38 dispose que le Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute fonction publique ou privée, même élective. Il doit, notamment, cesser d’exercer toutes responsabilités au sein d’un parti politique » a réagi ce juriste contacté par notre rédaction.

Plus loin, Mamoudou Diakité ajoute que ce paragraphe indique clairement qu’il n’est pas permis au Président de la République de jouer un rôle actif dans un parti politique quelconque, fut-il celui qui lui a permis de devenir Président.

« Il faut se poser la question de savoir si ce geste constitue-t-il  un parjure ? Seule la Haute Cour de justice (constitutionnellement prévue mais inexistante) peut en décider. Encore faut-il que la procédure de mise en accusation soit entamé » détaille-t-il.

Iso Abdoul Latif 

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