« conakry ville propre » : un bilan discutable pour les cent jours du premier ministre kassory ?

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C ’est un bilan mitigé qu’on n’a jamais connu depuis le début de la mise en place des différents gouvernements nommés par le chef de l’État, le Professeur Alpha Condé. Ibrahima Kassory Fofana, actuel homme fort de la primature a été nommé le 21 mai 2018 Premier ministre, chef du gouvernement.

Après cent jours, l’heure est donc arrivée pour dresser le traditionnel bilan des 100 jours du chef du gouvernement guinéen.

Il est d’abord important de rappeler que la tradition remonte aux cent jours de Napoléon. Elle fait référence à la brève période de trois mois au pouvoir de l’Empereur qui suit son évasion de l’île d’Elbe le 20 mars 1815. Ces événements, du « vol de l’Aigle » jusqu’à l’abdication définitive, sont au cœur de la légende napoléonienne.

Dès son arrivée au Palais de la Colombe, Dr Ibrahima Kassory Fofana a initié un programme d’assainissement avec pour but de débarrasser la capitale guinéenne de ses tas d’immondices, en cette saison des grandes pluies. Ceci en attendant le démarrage, à partir de l’année prochaine, d’un projet structurel d’envergure, en matière d’assainissement de Conakry, dont le financement sera assuré par l’Union européenne et la Banque Islamique de Développement pour une enveloppe estimée à 100 millions de dollars US. Depuis, ce fameux programme continue d’alimenter la chronique dans la cité.
C’est l’une des premières actions entreprises par le gouvernement du Premier ministre Kassory Fofana. Ce programme, lancé le 9 juin dernier porte sur l’élimination des 63 points de regroupement des déchets et le curage des caniveaux.

Pour l’exécution de cette opération dénommée « Conakry ville propre », déclenchée dans l’urgence à l’initiative du chef de l’État, une journée d’assainissement allant de 06 du matin à 11 heures de la matinée, le dernier samedi de chaque mois a été décrétée.

Ce qu’il faut savoir sur cette campagne d’assainissement lancée en grande pompe, c’est qu’elle n’est pas suivie par bon nombre de citoyens de Conakry. Si les grands axes sont nettoyés, les routes secondaires et les quartiers sont toujours sales.

Si certains apprécient cette campagne, d’autres par contre qualifient cette initiative de mamaya. C’est le cas de ce citoyen du quartier Sangoyah dans la commune de Matoto. Il nous explique : « ce que j’ai remarqué dans cette troisième journée d’assainissement de la ville de Conakry, il n’y avait pas de circulation de 06 H à 11 H. Les déchets se retrouvent dans les mêmes caniveaux. C’est comme si c’est de la mamaya qu’on faisait en Guinée. Donc ce que je peux dire concernant cette troisième journée d’assainissement, le mot d’ordre n’a pas été suivi », insiste Fassou Jacques.

Autre précision importante que beaucoup considèrent comme un coup raté : c’est que certains observateurs n’ont pas manqué de se demander pourquoi en lieu et place du département de la Jeunesse, c’est plutôt celui des Travaux publics, qui s’était empressé de prendre la tête de ce programme qui n’est pourtant pas dans ses prérogatives. Ce qui a créé, selon nos informations de la frustration du côté du ministre Mouctar Diallo, de la Jeunesse et de l’emploi jeune.

Autre couac qui laisse beaucoup à désirer dans cette campagne d’assainissement et qui, pour plusieurs analystes de la vie sociopolitique est le début d’un échec, c’est la rumeur du détournement d’une partie des 9 milliards 600 millions de francs guinéens déboursés par le gouvernement pour la gestion de cette opération.

On peut donc déduire et dire que cette vaste opération, qui n’a jusqu’ici pas encore produit les résultats attendus, n’est que du pipo et une vraie campagne politique pour booster la popularité du nouveau patron du Palais de la Colombe.

Cependant, il est important rappeler à nos lecteurs que le traditionnel bilan des cent premiers jours d’un gouvernement ne constitue pas un bilan définitif, mais sert plutôt à mesurer et à évaluer le début de la mise en œuvre des politiques publiques au regard de la feuille de route de chaque département.

TOMOU TRAORE POUR NEWSGUINEE.INFO

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