Chronique: un problème, une solution

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I nous a été rapporté sur ‘’FaceBOUC’’, oui le très sérieux site d’information guinéen, que les ‘’Grandes Gueules’’ dénonçaient les conditions de vie au sein du centre de soins des personnes victimes de Coronavirus, avec un focus sur la restauration en particulier. Oui j’ai bien dit Grandes Gueules, ces journalistes de la fameuse émission les GG. Ouf, ça va ? Détendez-vous ?

Un nostalgique de l’ère AST de répliquer… « Sommes-nous dans un système socialiste ? Les gens sont libéraux quand ça les arrange, ils réclament des mesures socialistes dès qu’ils sont en détresse. Il faut bien choisir un modèle social » … Je reconnais que j’ai failli tomber de ma chaise, j’ai dû vérifier par 3 fois si j’étais bien assise. Avouez que le raccourci est un peu facile… Bon Dieu, je me suis demandée si quelqu’un n’avait pas ressuscité un « déflateur » guinéen des années 80.

Un défenseur de l’ANSS de publier, toujours sur ‘’faceBOUC’’, en appelant à la compréhension de ce dysfonctionnement non pas du corps médical, mais des organisations tentaculaires, pardon périphériques qui n’ont certainement pas dans leurs compétences le management. Bon, là j’ai un peu déformé ses propos, vous me le pardonnerez. Un peu de sérieux j’ai envie de dire, nous parlons de malades de Coronavirus là… ? Des patients à qui le regain de force est le meilleur allié pour faciliter leur réémission ? Des patients en quarantaine ? Un autre post ‘’faceBOUC’’ s’est même moqué en mettant en doute la maladie des patients qui réclamaient à manger…

Soyons clairs Messieurs, la restauration est déterminante dans le bon déroulement du traitement d’un patient. Au-delà de sa fonction alimentaire, c’est un moyen de pérenniser le sentiment de bien-être des patients et de les sensibiliser à l’équilibre alimentaire adapté à leur traitement. Peut-être que vous vous aurez réponse à ces quelques questions. Comment peut-on demander aux familles de nourrir des personnes en quarantaine !? Et que fait-on des mesures de distanciation et de sécurité alimentaire dans un centre de soin !? Chers amis juristes, en cas d’intoxication alimentaire, à qui incombe la responsabilité ?

Je vous propose de considérer la situation sans passion et surtout d’aider l’ANSS dans sa gestion de cette crise alimentaire pardon sanitaire.

Dans un premier temps, abordons cette histoire de restauration défaillante. Il est important de rappeler que la restauration en milieu hospitalier va au-delà de sa fonction nutritionnelle et de plaisir, elle a un rôle hygiénique qui garantit au patient une sécurité microbiologique et chimique quant à la qualité des aliments reçus. C’est aussi un levier important pour pallier à la dénutrition qui peut être liée à certaines pathologies. Cette dénutrition peut être causée par des problèmes logistiques et organisationnels et occasionnée des affections nosocomiales. Par exemple, un repas servi à des horaires irréguliers peut favoriser une perte d’appétit chez le patient. Et c’est bien ce qui dérange Mme Yero des GG.

Qu’on se mette d’accord, NON ce n’est pas un luxe de nourrir des patients dans un hôpital public. Surtout quand on sait que les patients dont nous parlons ici sont en quarantaine, donc supposés être isolés de leur famille. Toutefois, qu’ils exigent un type de plat, peut leur être refusé…sauf dans les cas de régimes spéciaux tels que les diabétiques pour ne citer que ceux-là.

Ensuite, NON il n’est pas judicieux et même honnête de demander aux familles d’apporter de la nourriture à leurs parents placés en quarantaine dans un centre de traitement. La Guinée compte 302 cas actifs à ce jour, ne vous est-il pas possible de faire assurer un repas le matin à 8h pour tous ces patients ? Cependant ceux qui voudront du pain, un lait, des œufs… sont prier d’attendre leur retour à la maison ou une livraison de leur famille.

Par contre, un bon fouti le matin ne saurait être refusé par aucun guinéen. Ce repas est assez diététique et appétissant, il ferait le bonheur de patients pas très capricieux. Chers responsables de l’ANSS je vous prie, dans ces périodes difficiles, d’offrir ce contrat à des dames déjà dans le métier à Conakry, connues et reconnues pour la qualité et l’hygiène de leur service. Oui, externalisez ce service tout en mettant l’accent sur nos plats traditionnels et surtout en soutenant l’action des braves femmes déjà du métier. D’ailleurs vous pouvez les mettre en compétition pour éviter toute situation de monopole et ces effets négatifs non souhaités. Faites-leur un contrat pour vous assurer leurs engagements et surtout les motiver. Vous aurez ainsi contribué à la professionnalisation d’une couche précaire vivant d’activité informelle au jour le jour.

Lévis Strauss disait « il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser » …

Diaka Camara

Consultante Business Intelligence

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