D ans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan stratégique de développement socioéconomique et de gestion de la réserve de biosphère des Monts Nimba, une rencontre de haut niveau a été organisée, jeudi 21 octobre 2021, à Lola, préfecture située dans la région de N’Zérékoré.
Organisée par l’ONG-Initiative de Base pour la Gestion des Ressources Naturelles(IBGRN), cette rencontre d’échanges et de partage d’idées a regroupé une centaine de participants issus des communautés riveraines, des services techniques de l’environnement des eaux et forêts sous les auspices des autorités administratives et locales ainsi que des élus locaux de la préfecture de Lola et de partenaires de l’ONG, en l’occurrence, UNOPS, SMFG.
Ledit projet, intitulé ‘’renforcer les capacités des organisations Paysannes locales de la société civile, notamment les peuples autochtones, les groupements de femmes de jeunes, de chasseurs et guérisseurs traditionnels’’, financé à hauteur de 15 mille dollars US, s’étendra sur une période de six mois.
L’objectif visé est de diminuer la pression humaine sur les ressources naturelles au niveau des Monts Nimba en soutenant les associations locales dans leurs missions de sensibilisation pour la sauvegarde des chimpanzés de Bossou.
Selon Oua Justin BILIVOGUI, directeur de l’ONG-Initiative de Base pour la Gestion des Ressources Naturelles(IBGRN), le problème communautaire au Mont Nimba demeure une véritable préoccupation.
« Les gens ont vraiment soif d’un appui pour aider à gérer les ressources naturelles des Monts Nimba. Nous avons enregistré pas mal des groupements et les interventions étaient focalisées sur la gestion des ressources naturelles des Monts Nimba », explique-t-il à l’entame de ses propos.
Poursuivant, Oua Justin BILIVOGUI fonde son espoir de voir des propositions concrètes formulées à l’issue de cette rencontre.
« Chose qui nous permettra d’aboutir à l’élaboration du document et la mise en œuvre, soit d’un plan d’aménagement et de gestion de la réserve biosphère des Monts Nimba qui est l’une des missions d’IBGRN et Partenariat des fonds des écosystèmes critiques en Afriques de l’ouest (CEPF) », espère-t-il, déplorant les menaces que les chimpanzés subissent de nos jours dans la forêt de Bossou
« Vous imaginez les années 2006, quand je venais, les gens parlaient de 27 chimpanzés, mais aujourd’hui, on parle de 6 chimpanzés (….). Les six chimpanzés qu’on parle lorsque, le Directeur Général de l’Institut de Recherche de Bossou intervenait dans la salle, a dit que le petit chimpanzé qui était né l’année passée est porté disparu, plus un vieux chimpanzé, ça veut dire qu’ils ne restent que 4 chimpanzés dans le corridor de Bossou. Ce qui veut dire que la forte pression des personnes sur les chimpanzés est une réalité, donc c’est des espèces menacées d’extinction dans la réserve de biosphère des Monts Nimba, qui en dépendent de l’agriculture itinérante, braconnages et autres activités comme l’exploitation forestière affectant sérieusement ces ressources », a regretté Oua Justin BILIVOGUI.
Pour sa part, Docteur Aly Gaspard SOUMAH, Directeur général de l’IREB, a salué la forte mobilisation des groupements engagés pour la mise en synergie de leurs actions pour une meilleure gestion de biosphère.
« C’est tout à fait logique de mettre ensemble les acteurs, notamment les acteurs locaux dans la mise en œuvre des projets qui concernent la gestion des aires protégés de leurs localités. Car, les chimpanzés sont en état critique d’extinction, c’est une population vieillissante la plupart des individus sont au-delà cinquantaine, soixantaine, avec une seule femelle productrice », a indiqué Aly Gaspard SOUMAH.
Le Chef du sous Bureau Régional de l’UNOP/N’ZEREKORE, mettra un accent particulier sur la nécessité de multiplier ces genres de rencontre.
« L’initiative de l’ONG a déjà eu lieu quelques parts sur cette planète, mais nous saluons ces genres d’initiatives. Il est important d’initier ça autour des Monts Nimba. Cette initiative de sensibilisation est bonne, elle a pu réveiller l’esprit qui était déjà endormi, mais aussi de comprend que les responsabilités dans la gestion de l’environnement sont globales et partagées. Chacun a sa part de responsabilité à tous les niveaux, à partir du haut jusqu’à dernier citoyen », souligne docteur RADARS.
Présent à la rencontre, le préfet de Lola a estimé qu’une stratégie de gestion de la réserve de biosphère des Monts Nimba n’est possible sans un plan de gestion qui constitue un moyen efficace d’orientation et de planification des activités.
Insistant à ce qu’on prenne en compte des préoccupations de l’ONG-IBGRN et ses partenaires pour la réussite de cette initiative, Colonel Ousmane Diallo a également invité les membres des sept groupements du premier projet de 2017 à Février 2018, des CR de BOSSOU, Tounkarata et N’zoo autour de la réserve de biosphère des Monts Nimba au respect du contenu du document qui sera partagé par l’ONG- IBGRN pour une lecture minutieuse.
Située dans la préfecture de Lola, rappelons-le, la réserve de biosphère des Monts Nimba constituait par le passé une fierté nationale où on retrouvait espèces emblématiques qui valorisent le nom de la Guinée, d’une manière générale, et en particulier la Guinée forestière.
Mais, si les dispositions ne sont pas prises pour sa protection, elle risque de disparaitre.
Koikoi Kouloubo BILIVOGUI
