Carnet de route : kindia, les torrents pour survivre

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L a saison hivernale en Guinée, ne révèle pas que le niveau élevé de pluviométrie dans le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Il met également à nu les faiblesses terribles de nos infrastructures routières notamment les ouvrages de franchissement.

Mais le plus étonnant, ce que la saison des pluies met aussi à nu l’extrême pauvreté du Guinéen et la précarité environnementale dans laquelle il baigne quotidiennement. La commune urbaine de Kindia comme tant d’autres est une des illustrations parfaites de ce spectacle désolé et révoltant. Le quartier Wondima à la périphérie de la ville abrite un pont aussi dégradé que sensible enjambant une rivière qui se transforme en un torrent terrible après de fortes pluies. Quitte à bloquer la nationale Kindia-Mamou, l’axe routier le plus fréquenté du pays, pendant des jours.

Dans une atmosphère de sauve-qui-peut où véhicules légers et poids lourds se frayent un chemin dans les flots puissants, des enfants et des adolescents s’y mêlent pour aider les chauffeurs à mieux orienter leur véhicule pour ne pas perdre l’équilibre et se retrouver sous les eaux. Ces enfants bravent ainsi des dangers réels de mort au vu et au su de tous pour espérer gagner quelques billets de banque dépassants difficilement la somme modique de 5000 GNF. Parfois, certains ne leur donnent rien et leur rétorquent de rentrer chez eux. En attendant l’installation des élus de cette ville, les autorités administratives et sécuritaires doivent prendre des dispositions adaptées afin d’arrêter ce spectacle.

Alpha Oumar DIALLO

 

 

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