Bolloré cède ses activités de logistique en afrique à l’armateur msc

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Le groupe Bolloré, leader du transport et de la logistique sur le continent africain, a annoncé être parvenu à un accord avec l’armateur italo-suisse MSC (Mediterranean Shipping Compagny), jeudi 31 mars 2022. Le montant de la vente s’élève à 5,7 milliards d’euros et concerne un large réseau de concessions portuaires, d’entrepôts et de hubs routiers et ferroviaires en Afrique.

Le réseau du groupe Bolloré Africa Logistics est très étendu. Il est présent dans plus de vingt pays sur le continent et gère des terminaux à conteneurs d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, à Pointe-Noire, au Congo-Brazzaville, en passant par Douala, au Cameroun.

Le groupe emploie 20 000 personnes et a d’ailleurs vu ses revenus bondir de 8% en 2021 pour atteindre les 2,2 milliards d’euros.

Cette annonce de vente intervient à la toute fin de la période de négociations exclusives prévue entre le groupe Bolloré et MSC. L’exclusivité accordée au groupe italo-suisse, un géant mondial du transport par conteneur, mettait de côté d’autres acheteurs potentiels jusqu’au 31 mars, date de l’annonce de l’accord de vente.

L’acheteur MSC, Mediterranean Shipping Company, est basé à Genève, propriété d’une famille italienne. Le groupe a notamment des activités dans les croisières touristiques. Avec plus de 100 000 employés, MSC gère déjà des terminaux portuaires à Singapour, Rotterdam et Long Beach en Californie. Un poids lourd du secteur qui va donc dessiner un nouveau paysage portuaire en Afrique. Qui va y gagner, qui va y perdre entre Lomé, où il était déjà présent, Douala, Abidjan, Dakar, Luanda, et bien d’autres, dans un contexte de dérèglement commercial mondial et de crise de l’approvisionnement liée à la guerre en Ukraine ?

Pourquoi vendre ?

Cette vente ne sera finalisée qu’à l’été 2023 et elle est soumise à l’obtention de certaines autorisations, notamment celle de l’autorité française de la concurrence, instance indépendante qui veille au respect des passations du marché. Mais aussi et surtout l’autorisation des pays où se trouvent les infrastructures du groupe.

Le groupe Bolloré est très fructueux, mais il est confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à une concurrence grandissante, celle des opérateurs chinois. Et cette vente est aussi empreinte d’un parfum de scandale ; le groupe Bolloré se trouve au cœur d’une affaire de corruption au Togo et en Guinée pour laquelle le groupe a accepté de payer une amende de 12 millions d’euros à la justice française.

Le groupe Bolloré a aussi indiqué conserver certaines de ses activités sur le continent africain, particulièrement via des investissements dans la communication, le divertissement ou encore l’édition.

Par RFI

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