Bah Oury , « Je serai le futur président de l’UFDG ( …) Je souhaite une victoire des jeunes aux élections locales ».
Dans une interview accordée à guineeactuelle.com, ce dimanche 07 janvier, Bah Oury, vice-président dissident de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG, opposition), évoque plusieurs questions d’actualité nationale. Depuis Pita, (Moyenne Guinée), il souhaite surtout sur les prochaines élections locales soient l’occasion d’une victoire des jeunes.
Newsguinee.info : M. Barry Oury, comment avez-vous perçu le retour de Baba Alimou Barry à l’UFDG aux côtés même de Cellou Dalein Diallo, alors qu’on le savait par le passé si proche de vous dans la dissidence?
Bah Oury : Vous savez, j’ai toujours dit à tous les militants de l’UFDG de rester à l’intérieur du parti. Donc si certains, qui étaient en marge, reviennent aujourd’hui et estiment qu’il faut réintégrer l’intérieur du parti, je m’en félicite. Et, je leur dis : de toutes les façons, l’essentiel c’est de travailler pour sauvegarder les valeurs de l’UFDG; et, que je reste et demeure, pour le moment, le premier vice-président de l’UFDG. Et, dans un avenir très proche, je serai le président de l’UFDG. Donc, le travail se fait. Je n’ai aucune récrimination vis-à-vis de qui que ce soit. Parce que, dans cette lancée, je suis le gagnant, parce que ceux qui voulaient chasser les militants de l’UFDG, ce sont ceux qui font la cour aux uns et aux autres pour leurs demander de revenir maintenant. Donc, qui étaient entrain de détruire l’UFDG ? Ce sont ceux qui chassaient les vrais militants de l’UFDG. Et, comme aujourd’hui, ils se rendent compte que leur parti est perdu, ils essaient de se rattraper. Je leurs souhaite bonne chance.
A vous entendre parler, on a comme l’impression que ce n’est pas un revers pour vous que quelqu’un qui était si proche de vous décide de vous quitter au profit de Cellou Dalein Diallo dont on connait vos relations pas des meilleures depuis un certain moment. N’est-ce pas ?
Moi, j’ai toujours dit que je reste et demeure de l’UFDG; et demain, je serai le président de l’UFDG. Dans ce contexte, tous ceux qui vont pour renforcer les rangs de l’UFDG , demain, seront tenus de travailler avec Bah Oury, le prochain président de l’UFDG.
Monsieur Bah, dans un autre chapitre, les élections communales et communautaires sont programmées le 04 février prochain. Mais aujourd’hui, les rumeurs courent selon lesquelles elles ne seraient pas tenables à cette date et que le schéma serait de les reporter en septembre afin d’organiser les élections couplées (Législatives-Locales) en septembre prochain. En tant qu’acteur politique, qu’en pensez-vous ?
Pour le moment, je ne trouve aucune raison qui justifierait à la date prévue. Je pense que, nous nous préparons. En ce qui me concerne, je suis aujourd’hui à Pita en train de faire campagne pour les prochaines élections communales. J’ai encouragé les équipes de renouveau de l’UFDG pour Ratoma , Matoto et Dubréka de s’activer davantage pour occuper tout le terrain pour faire émerger une nouvelle génération d’hommes et de femmes pour gouverner nos principales villes. Pour le moment, on prépare les élections communales du 04 février. Pour ne rien au monde, il ne faut pas lever les pieds. Parce que lever les pieds, ce serait d’aller dans un sens de la démobilisation. Nous avons besoin de ces communales.
Quand vous dites lever les pieds, qu’est-ce que vous voulez dire exactement ?
C’est-à-dire les rumeurs, comme quoi les élections seront reportées. Tout cela désoriente les gens. Moi, je suis à l’intérieur du pays. Les cartes d’électeurs sont en train d’être distribuées aux villageois. Donc, je ne vois pas pour quelle raison ces élections ne se tiendraient pas le 04 février. Quoi qu’il en soit, nous nous préparons pour ces communales et nous engageons toutes nos forces pour que les jeunes, surtout les jeunes ne se laissent pas abuser et distraire. Il faut qu’ils se mobilisent, qu’ils votent et qu’ils fassent voter pour les candidats qui représentent pour l’essentiel les jeunes de ce pays.
- Bah, vu que votre relation n’est pas aussi des meilleurs avec l’actuel président de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, et que vous vous réclamez toujours vice-président de ce parti, comment allez-vous présenter les candidats ? Je veux dire sous la bannière de quel parti politique présenteriez-vous les candidats?
Déjà, nous avons notre liste ; une liste indépendante à Ratoma, conduite par Baïlo Badiar UFDG-renouveau dans cette commune. Nous avons une autre liste à Matoto, conduite par Mohamed Soumaré. Nous avons une liste à Dubréka, conduite par Amadou Dian Bah. Nous, nous disons que nous avons la possibilité d’être présents. Et, nous sommes très présents, croyez-mois, un peu partout dans le pays, pour tous ceux qui veulent le changement de la gouvernance locale. Pour un vrai développement local, pour réduire la pauvreté et répondre aux aspirations de nos populations.
Cela veut dire que vous n’irez pas à ces élections sous la bannière de l’UFDG ?
Il y a des candidats tête de liste de l’UFDG que je soutiens. Mais, comme vous le savez, j’ai des adversités au niveau du clan Cellou Dalein, je préfère ne pas le proclamer publiquement. Parce que quiconque est proche de Bah Oury, devient l’ennemi numéro de Cellou Dalein. Donc, il faut que je les protège. Mais, je suis de cœur avec eux et ils le savent.
Justement, en présentant une liste indépendante dans la configuration qui présente le RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir et l’UFDG, principal parti d’opposition, très majoritaire ne craignez-vous pas d’être phagocités par ces deux partis?
De toutes les façons, je veux l’émergence d’une nouvelle classe politique. Celle qui doit se battre pour se faire entendre et avoir toute sa place pour que le pays évolue positivement. Et, de ce point de vue, je me donne les moyens d’atteindre mes objectifs. J’ai des candidatures à Matoto, Ratoma et Dubréka principalement. Ailleurs, à l’intérieur du pays, il y a des listes indépendantes qui sont très proches de Bah Oury. Allons-y, petit-à-petit l’oiseau fait son nid.
Votre mot de la de la fin Bah Oury pour boucler cette interview ?
De toutes les façons, il faut que les Guinéens, majoritairement, s’intéressent aux élections communales. C’est extrêmement important d’y participer parce que ce sont les vraies élections qui peuvent contribuer à améliorer le sort des populations à la base. Et de ce point de vue, il ne faut pas que les gens considèrent ces élections comme des élections mineures. Elles sont fondamentales pour l’avenir. J’appelle les jeunes à se mobiliser pour faire en sorte que les candidats jeunes puissent gagner majoritairement ces élections.
Interview réalisée par Ben Youssef