Adama kouroumah aux membres du fndc : il faut savoir dissocier les revendications

Publicité

Le Coordinateur régional à Kankan du parti le Mouvement Populaire Démocratique de Guinée (MPDG) dirigé par Siaka Barry n’est pas contre la reprise des manifestations de rue annoncée par le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Dans une interview accordée à la rédaction de guineeactuelle.com, Adama Kouroumah, a expliqué les raisons pour lesquelles il a opté pour l’entreprenariat dès son bas-âge.

Entretien !

Qui est Adama Kouroumah ?

Je suis ingénieur-informaticien et détenteur d’une licence en développement communautaire. Je suis un jeune entrepreneur qui évolue également  dans le milieu politique, car je suis le coordinateur régional du parti MPDG  (Guinée debout) dont le leader est aujourd’hui le Camarade, Siaka Barry.

Quels sont vos débuts dans ces différents domaines?

En politique, c’est l’envie de sauver mon pays qui m’a le plus animée. (……) La Guinée a besoin de ses fils et filles, surtout la jeunesse pour mettre fin à la mauvaise gouvernance orchestrée et entretenue par un lobby, dont les conséquences sont énormes sur le quotidien des guinéens. Puisque parmi tous les leaders politiques de la Guinée, le seul qui inspire confiance par ce qu’il a eu à faire dans le passé et la volonté qu’il a de bien faire, c’est naturellement Siaka Barry, c’est pourquoi je suis avec lui pour mener ce combat républicain.

En entreprenariat, il faut noter que j’ai travaillé dans quelques entreprises de la place avant d’évoluer à mon compte, j’ai été chef de département informatique de l’Université privée El hadj M’bemba Touré de Kankan pendant trois ans avant de démissionner pour rejoindre une société minière du nom de Gold Water dans la préfecture de Mandiana. Mais finalement, j’ai compris qu’il est mieux de travailler pour soi. D’où mon engagement à entreprendre.

Vous êtes un jeune engagé dans la politique. Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle du pays?

La situation du pays est très inquiétante pour celui qui sait lire entre les lignes. Le pays est miné par une division ethnique totale qui est malheureusement l’œuvre des acteurs politiques, je veux parler de la mouvance, à l’occurrence Alpha Condé et de l’opposition dite républicaine. Mais aussi d’une mauvaise gouvernance qui dépasse l’entendement. Le plus grave dans tout ça est que le guinéen jusqu’à présent n’est pas conscient de ces nombreux problèmes malgré son état de pauvreté très avancé, il continue à soutenir un vieux mourant qui a déjà montré ses limites.

Vous dites que vous voulez entreprendre pour vous-même maintenant. Quelles les raisons ?

J’ai commencé à entreprendre depuis le lycée, ce qui m’a d’ailleurs permis à faire face à certains de mes besoins pendant ma période d’étude. Il faudra noter que depuis très longtemps, j’ai pris goût à l’entreprenariat, travailler pour soi est non seulement bon pour la liberté qu’il nous offre, mais pour son caractère indépendant, tu as la possibilité de faire ce que tu veux et quand tu le veux. Cela est très important. Pour être riche, il faut entreprendre. Un salarié ne peut jamais devenir riche sauf s’il vole comme le font nos hauts cadres de l’administration.

Votre regard sur la situation des jeunes en Guinée ?

Je pense que les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes, aucun encadrement, aucune structure valable permettant de prendre en compte les préoccupations des jeunes. Beaucoup veulent entreprendre, mais ils ont besoin d’assistance de la part des autorités publiques. Malheureusement, rien n’est fait réellement pour les accompagner. Le manque d’électricité est également un blocus pour l’investissement. Il faut déplorer aussi que les jeunes guinéens sont devenus des marionnettes à la solde des politiciens.

L’Etat, à travers les ministères de la jeunesse et de l’industrie, doit être capable d’initier des vrais projets sans aucune démagogie pour booster la jeunesse guinéenne. C’est bel et bien possible.

Vous êtes engagés dans la politique. Mais qu’est-ce que vous comptez changer dans les années à venir ?

Je pense que mon objectif premier, celui d’encourager la jeunesse guinéenne à prendre conscience des maux dont le pays souffre grâce à la volonté manifeste des gouvernants corrompus jusqu’à la moelle épinière. Et je pense que beaucoup sont entrain de comprendre. D’où l’engagement de beaucoup aujourd’hui aux côtés du Camarade Siaka Barry, qui est aujourd’hui un symbole et un espoir pour la rupture totale avec des anciennes pratiques qui ont mis ce pays à terre et bafoué sa dignité.

Nous comptons mettre en place une justice juste,  efficace, libre et équitable pour tous les guinéens sans distinction aucune.

Nous comptons lutter efficacement contre la corruption en mettant en place les organes sérieux de lutte contre la corruption qui seront surveillés à leur tour par d’autres organes plus efficaces.

Nous comptons promouvoir les ressources internes, qui, selon nous, sont essentielles pour le développement escompté. Je ne peux pas vous dire ici tout ce que nous pouvons faire en tant que politique. Mais ce qui est sûr et certain, une nouvelle Guinée est possible avec le MPDG et son leader Siaka Barry.

Vous parlez de Siaka Barry. En quoi est-il différent des autres guinéens ?  

Il n’est pas différent des autres guinéens, mais il est différent des leaders politiques actuels. Il faut noter que  Siaka Barry a été ministre de la culture et des sports pendant une période de 20 mois et vous êtes témoin qu’il a été sacré meilleur ministre de la République pour encourager ses efforts personnels et l’ensemble des réformes qu’il a entreprises dans ce ministère. C’est pourquoi dès qu’il a été débarqué, tous les guinéens étaient déçus et les gens n’ont pas manqué à le faire savoir par tous les canaux de communication. L’homme est rigoureux et très attaché aux valeurs républicaines et cela est visible dans toutes ses démarches. C’est pourquoi, je pense foncièrement comme  beaucoup d’autres guinéens que Siaka est une opportunité, une chance pour la Guinée.

Croyez-vous à la tenue des élections présidentielles au mois d’octobre prochain ?

Je le souhaite ardemment avec la non-participation de l’actuel président. Je serai quand-même surpris vu toutes les manoeuvres mises en place par Alpha Condé pour empêcher ces élections à la date indiquée. Mais croyez-moi de gré ou de force, il s’en ira.

Quelle analyse faites-vous du système éducatif guinéen ?

J’ai été encadreur pendant plusieurs années, mais force est de constater que la situation actuelle du système éducatif guinéen est lamentable et très révoltant. Un problème de niveau se pose à tous les niveaux : les élèves et pour la plupart des enseignants surtout ceux de l’élémentaire. La corruption et les affinités règnent en maître absolu dans ce secteur qui pourtant est essentiel pour le développement d’un pays. Mais que voulez-vous si les ministres qui se succèdent dans l’enseignement pré-universitaire sont tous des médiocres. Quelles propositions concrètes ces gens peuvent faire pour réformer le système éducatif guinéen? C’est pourquoi, nous devons faire la promotion de l’excellence à tous les niveaux. Dans les universités, aucune évolution dans les programmes, les mêmes répétitions depuis toujours malgré la disponibilité de l’Internet et les possibilités de formation en ligne.

Le FNDC vient d’annoncer la date de reprise des manifestations. Quelle est votre position ?

J’approuve ces manifestations pacifiques pour dénoncer les manoeuvres du Président dans le but de s’éterniser au pouvoir, mais je conseillerai juste à nos amis du FNDC de savoir dissocier leurs revendications à  celles des politiques.

Votre appel à l’endroit du peuple de Guinée face à cette situation qui prévaut dans le pays ?

Je dirais au vaillant peuple de Guinée de s’unir et d’avoir pour seule priorité commune la Guinée et son intérêt. Le seul problème de la Guinée est un problème de leader à la magistrature suprême du pays, car nous avons expressément décidé de bafouer l’excellence dans le choix au profit de l’ethnie.

Entretien réalisé par Aliou Diallo

 

Publicité