Conakry : le film de la contestation post électorale (vidéo)

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Les échauffourées se poursuivent dans la haute banlieue de Conakry après le scrutin du dimanche 04 Février 2018. Alors que les résultats officiels sont toujours attendus, la tension est encore vive et les dégâts, considérables sur l’axe Hamdallaye-Kagbélen.  Symbole de cette violence postélectorale, un véhicule de la police en feu et plusieurs dizaines d’arrestations opérées par l’Unité spéciale de sécurisation des élections (USSEL). Bref, quelques jours seulement après le scrutin, Conakry en général, et certains quartiers réputés chauds en particulier, renouent avec les scènes de violences. Aussi, NewsGuinée vous fait vivre cette tension qui n’épargne pas quelques villes de l’intérieur du pays.

Sur l’axe Cimenterie-Kagbélen, les protestations contre la « mascarade en cours »  ont déjà pris de l’ampleur. Le bilan provisoire  s’élève à  au moins cinq agents blessés dans les rangs de  l’USSEL. Plusieurs arrestations ont eu lieu après une scène de violence enregistrée entre forces de l’ordre et des jeunes manifestants. Un habitant du quartier Baylobaya où le véhicule de la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS N°5) a été calciné, témoigne :

« Dès que les jeunes ont commencé leur attroupement avec l’intention d’allumer le feu sur la route en rénovation, je suis venu leur dire de ne pas brûler des pneus sur le goudron qui n’a même pas encore été achevé. Ils ont commencé des injures à mon égard et ne m’ont même plus écouté. C’est en ce moment que la police est arrivée à bord d’un véhicule », rapporte-t-il

Poursuivant, Ahmad Tidiane Sow, au micro de notre reporter a aussi déclaré: « Les protestataires étant plus nombreux, les forces de l’ordre n’ont pas pu contenir le mouvement. Ils ont fui et ont laissé le véhicule entre les mains des manifestants qui l’ont tout de suite calciné »

Joints par la rédaction de News Guinée, les porte-paroles de la police et de la gendarmerie ont tous confirmé que c’est la CMIS n° 5 qui était en charge du maintien d’ordre dans cette zone. Tous deux reconnaissent que c’est le véhicule de cette unité qui été brûlé.

Pour rappel, l’effectif du dispositif sécuritaire mis en place au compte de l’USSEL frôle les 24 000 agents venant de la police et de la gendarmerie. Ils ont en charge le maintien de l’ordre avant, pendant et après l’élection. Les agents sont déployés 24h/24 devant les bureaux de vote, précise le colonel Mamadou Alpha Barry, porte-parole de l’Unité.

Seulement, le dimanche dernier, jour du scrutin, par endroit, des citoyens s’étaient plaints de tracasseries essuyées de la part d’agents de l’USSEL. Leurs véhicules et motos ont été  réquisitionnés pour défaut de laisser-passer, alors qu’ils partaient voter.

Ousmane Sylla, domicilié au quartier Enta, revient sur sa mésaventure. Ayant déménagé après son recensement, son bureau de vote se trouvait à Yimbaya : « Je suis venu jusqu’à la Tannerie., Les agents m’ont interpellé et m’ont demandé un laissez-passer. Je n’avais que ma carte d’électeur. Ils ont dit que ma moto est réquisitionnée ». Pour sa part, Algassimou Soumah, après avoir été contraint de laisser son véhicule entre les mains des agents, était surpris d’apprendre qu’il lui faut payer de l’argent pour le récupérer : « Il faut qu’on soit sérieux dans ce pays. Je suis d’accord qu’on subisse la rigueur de la loi qui s’impose, mais en nous faisant payer de l’argent, c’est de la corruption pure et simple », témoigne-t-il, ivre de colère.

La rédaction de News Guinée 

Téléphone 00224 621 585 372

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