Le jeune reggae-man guinéen ne reste pas indiffèrent face à la situation qui prévaut actuellement dans la capitale. Takana Zion s’indigne contre les politiques qui, à ses yeux, sont entrain de manipuler les jeunes.
Selon lui, il est difficile de nos jours de dire de la vérité aux guinéens si cette vérité n’est pas en leur faveur.
« Quand tu dis les vérités qui les arrangent, ils sont derrière toi. Ils disent on est avec toi, on est ensemble. Et quand tu dis une vérité qui ne les arrange pas, tu deviens un malhonnête, un démagogue… Moi, je me rends compte que la plupart des gens en Guinée sont aussi dictateurs que le gouvernement qui est en Guinée maintenant. Il faut se dire la vérité. Et il faut arrêter de s’amuser avec la vie des gens » a indiqué l’artiste.
Et Mohamed Mouctar Soumah d’ajouter qu’ils sont nombreux ces guinéens qui ne font pas de la politique, mais payent aujourd’hui les frais.
« Il ne faut pas nier qu’en Guinée, qu’il y des gens qui ne sont ni pour Alpha Condé, ni pour Cellou. Et ils sont plus nombreux que ceux qui sont entrain de diviser la Guinée aujourd’hui. Il faut savoir situer les responsabilités. Le gouvernement a sa part de responsabilité dans la mesure où ce sont eux qui ont occasionné toutes ces frustrations et ont amené les jeunes à sortir pendant le régime d’Alpha Condé. Mais pendant ce temps, il y a des bandits qui brigandent, qui violent, qui volent les gens. Donc quand on organise les marches, il faut tenir compte de tout ça » fustige-t-il.
Se disant opposant fermement opposé à toute éventualité d’un troisième mandat pour Alpha Condé, Takana soutient être un partisan de la non-violence.
« Je ne suis pas pour un 3eme mandat, je ne suis pas pour la modification de la Constitution. Mais je ne veux pas qu’on incite les jeunes à la violence. Quand tu envoies les enfants de quelqu’un dans la rue et qu’ils tombent, ce n’est pas toi qui va le ramener à la vie. C’est ce que les guinéens doivent comprendre aujourd’hui. Si ces vieux monsieurs ne peuvent pas s’assoir autour d’une table pour dialoguer, qu’ils nous fichent la paix. Ils ne peuvent pas brûler la Guinée. Donc moi, je suis là pour protéger les jeunes et la vie de tout un chacun. Il faut vraiment penser aux parents qui perdent leurs enfants tous les jours quand il y a des manifestations. Ça c’est la faute à Alpha Condé, c’est la faute à Cellou, c’est la faute à Sidya et de tous ces gens qui mobilisent les gens à foncer dans la rue pendant qu’ils sont assis dans leur salon soi-disant confiner. Pour quoi ils ne sortent pas affronter les militaires et se faire attraper » s’interroge l’artiste.
A l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Conakry et certaines villes de l’intérieur du pays ont renoué avec les violences où au moins cinq personnes ont été tuées, entre lundi et mardi.
Mata Malick Madou
