Vindicte populaire à labé : six maisons et un camion pompier incendié

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C e tragique fait de société débute dans la nuit du vendredi à samedi, au cours de laquelle Abdourahmane Sow alias « Rek », un jeune taxi motard est poignardé à mort par son créancier, Sadio Barry, à Domby, un secteur du quartier Daka 2, dans la commune urbaine de Labé.

Selon, Mamadou Diouldé Domby Diallo, responsable de la jeunesse dudit secteur, c’est effectivement Sadio Barry, le gestionnaire du café où ils veillaient qui a poignardé Abdourahmane Sow, à cause d’une dette de 3 500 francs guinéens, ce dernier a été transporté à l’hôpital régional de Labé, où il a finalement succombé à ses blessures. Devant ce drame, Sadio Barry lui-même a aussitôt appelé les gendarmes, ceux-ci les ont tous embarqués, avant de transférer le supposé meurtrier au camp militaire Elhadj Oumar Tall de Labé pour sa propre sécurité.

Ce samedi matin, parents et amis du jeune assassiné sont venus se venger : « ils ont brûlé la concession du présumé assassin, même nous qui sommes dans le voisinage avons eu peur d’être atteints par les jeunes en colère », précise le responsable de la jeunesse de Domby.

Interpellés, les sapeurs-pompiers sont venus à la rescousse pour éteindre l’incendie, mais les jeunes en colère les ont empêchés en les pourchassant : « Ils ont dû abandonner leur camion d’intervention pour sauver leur vie, parce que ce camion n’est qu’un matériel », précise Mamadou Fatoumata Diallo, un témoin de la scène.

À l’heure du bilan après le passage des jeunes en colère, d’importants dégâts matériels sont enregistrés, en tout six bâtiments ont été saccagés et incendiés, auxquels s’ajoute le camion des sapeurs-pompiers qui a été aussi incendié : « ils ont brûlé notre camion, un camion qu’on a eu difficilement afin de pouvoir intervenir à Labé. On n’avait pas d’armes, rien. On était juste parti pour tenter d’éteindre les flammes afin de limiter les dégâts, ce qui s’est passé là est très grave », s’indigne le Commandant Mory Kanny, patron des pompiers de Labé.

C’est finalement une intervention musclée de la police à coups de gaz lacrymogène qui a dispersé cette meute de jeunes en colère : « Dieu merci la police est venue disperser ces gens, elle a lancé du gaz lacrymogène un peu partout et tout le monde est dans les maisons », s’est réjoui Fodé Touré, un père de famille du secteur.

Du côté des jeunes en colère, ils soutiennent qu’ils ne vont pas continuer à cacher leur indignation, en comptant sur l’autorité, car selon eux, les autorités ne rendent jamais justice.

Saran TRAORÉ

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