Le jeune Alseyny Camara qui aurait été torturé en 2012 par des gendarmes de l’escadron mobile de Matoto est décédé ce vendredi 18 octobre 2019 à Conakry suite à ses blessures, a-t-on appris des sources proches du défunt.
Agé d’une trentaine d’années, Alsseny Camara, accusé de vol à mains armées, a toujours nié les faits qui lui ont été reprochés.
Trouvé le mois de mai dernier dans son lit à l’hôpital, Alseny Camara avait bien accepté de décrire à la rédaction de guineeactuelle.com les souffrances corporelles qu’il aurait subies à l’escadron mobile de Matoto.
« Ils ont mis le feu sur moi là-bas. Je me suis débrouillé. Grâce au bon Dieu, j’ai pu couper la menotte. Je suis tombé sur mon bras et il s’est cassé trois fois » avait-il confié à l’époque.
En confirmant le décès de son client, Maitre Frédéric Loua a indiqué que la famille a tout fait pour sauver leur enfant.
« On a sillonné beaucoup d’hôpitaux. Il a suivi beaucoup de traitements mais ça n’a pas marché par ce que les brulures étaient si profondes que les intestins ont été atteint. Et la plaie s’était finalement généralisée. Et puis il en est mort » a regretté Maitre Frédéric Loua.
Selon lui, la famille du défunt avait saisi en 2014 la justice guinéenne pour exécuter le mandat d’amener contre les auteurs de cet acte. Mais en vain. C’est pourquoi, rappelle-t-il, la Cour de justice de la CEDEAO a été saisie.
« A ce niveau, l’Etat a été reconnu coupable d’acte de torture et de mauvais traitement. Il a été condamné au profit de payer à Alseyny Camara 940 millions de francs guinéens à titre de réparation de préjudice causé à mon client. Mais jusqu’ présent, cet argent n’est pas encore payé par l’Etat guinéen » a déploré Maitre Frédéric Loua.
Mata Malick Madou