Evaporation d’un gros montant: sortie glaciale de la bcrg

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Cest par un communiqué, à la fois incroyable et glacial, publié mardi 15 avril 2025, que la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) à évoqué le sujet lié à l’attaque d’un convoi privé transportant la bagatelle de 21 milliards de francs guinéens en billets neufs.

Un fait grave, symptomatique d’un mal plus profond : le mépris tranquille avec lequel les affaires publiques sont traitées dans ce pays.

Selon la BCRG, ce pactole circulait entre Mamou et Kindia, non pas sous escorte, mais dans un convoi appartenant à un particulier.

Ainsi, en 2025, en République de Guinée, des milliards fraîchement imprimés peuvent être remis à des mains privées pour traverser des centaines de kilomètres sur des routes infestées de coupeurs de route. Où est la rigueur?

Le plus troublant n’est pas l’attaque elle-même, mais le ton du communiqué que la Banque Centrale de Guinée a publié pour se prononcer sur cette affaire scandaleuse.

On y lit un rapport froid, presque bureaucratique, sans indignation, comme s’il s’agissait d’un simple colis mal livré. On parle de “comité de crise”, de “traçabilité des billets”, de “vigilance des usagers”.

Mais où sont les explications sur la décision incompréhensible de confier une telle somme à un particulier ? Où sont les têtes qui tombent ?

Dans un pays où le citoyen lambda peine à joindre les deux bouts, l’idée qu’une telle somme ait pu disparaître sans qu’aucun responsable public ne soit publiquement interpellé est tout bonnement révoltante.

La Banque Centrale, censée incarner la rigueur monétaire et la sécurité financière, s’en remet à la ’’vigilance des usagers’’. Autrement dit “débrouillez-vous si vous tombez sur des billets douteux”.

Ce fait divers tragique, transformé en banalité institutionnelle, illustre l’impunité et la légèreté avec lesquelles les affaires publiques sont menées.

L’argent du peuple, la rigueur dans la gestion publique : tout semble être jeté par la fenêtre, pendant que le pays s’enfonce dans un marasme économique et social.

La Guinée mérite mieux que ce silence coupable et cette désinvolture glaciale.

Sous d’autres cieux, en plus de l’ouverture rapide d’une enquête parlementaire, des responsables seraient déjà suspendus et l’opinion informée avec précision. Mais, ici, on se contente de communiquer. Et de compter sur la vigilance de la rue.

Un pays qui banalise la perte de 21 milliards est un pays qui a perdu ses repères.

Alpha Binta Diallo 

 

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