A Conakry, la capitale guinéenne, les citoyens sont confrontés à de sérieux problèmes pour se trouver un moyen de déplacement. Cette triste réalité, vécue à longueur de journée et dans tous les coins de la capitale, se fait sentir de plus en plus les jours ouvrables où les gens cherchent à rallier leurs lieux de travail.
Constat de notre reporter
Chaque jour que Dieu fait, des citoyens viennent se masser très tôt dans les grands ronds- points de la banlieue de Conakry dans l’espoir de se rendre à temps à leur lieu de travail. Parfois, ils y passent des heures pour se procurer d’un taxi, d’un minibus ou même d’un bus.
Ils sont nombreux ces usagers qui se bousculent pour chercher un moyen de déplacement. Dans ce ‘’combat’’, seuls les plus coriaces sortent le plus souvent victorieux.
Croisée au grand rond-point de Dabompa dans la commune de Matoto, Mabinty Keita confie avoir fait plus de deux heures à la recherche d’un taxi pour rallier le centre-ville de Kaloum.
« C’est vraiment difficile d’avoir un taxi ici pour se rendre à kaloum. Regardez, depuis 6h, je suis là et il est déjà 8h.Je n’arrive toujours pas à trouver un moyen de transport et tous les jours, c’est comme ça. Cette situation est vraiment un handicap pour nous qui habitons en haute banlieue » s’est plaint cette dame.
Avec une capacité d’accueil de 60 places, les bus sont loin d’être une solution palliative pour les usagers de la route, même si parfois, ces bus prennent plus de 100 personnes, un chiffre au dessus de la norme.
Rencontrée à bord d’un bus à Tombolia dans la commune de Matoto, Hadja Kadiatou, la soixantaine, parle d’un enfer terrestre.
« C’est à cause des difficultés d’avoir un taxi que j’ai pris le bus ce matin à Tombolia pour Madina, mais j’avoue que je le regrette vivement car d’abord, il n’ y a pas de place où s’asseoir, je suis arrêtée comme ça, ensuite la chaleur ambiante qui s’y dégage est insupportable, donc avec ses bus là c’est du n’importe quoi à l’intérieur » a expliqué notre interlocutrice.
Par ailleurs, des cas de vols sont généralement enregistrés, soit à bords des minibus, soit dans les cars ou même dans les mouvements au niveau des carrefours. Beaucoup des témoins ont confié avoir perdu des téléphones et de fortes sommes d’argent.
« Vous voyez, le carrefour est rempli de personnes qui cherchent à rallier Madina ou le centre-ville. Mais parmi eux, il ya les petits voleurs. Ils attendent au moment où vous vous bousculez dans le but de monter dans les Magbana pour venir retirer vos téléphones et argent dans vos poches. Moi j’ai été victime de ces pratiques là à deux reprises. Ils m’ont chipé de l’argent dans ma poche une forte somme d’ailleurs sans que je ne me rende compte. J’ai perdu mon téléphone Android dans ces mouvements » a confié Djibril Cissé.
A partir de 18 heures, les citoyens qui quittent la ville ont du mal pour regagner la haute banlieue. Les peu des véhicules visibles sont remplis et les taxi-maitres roulent par déplacement.
Les seuls gagnants dans tout cela, ce sont les conducteurs de taxi-motos qui profitent de cette crise de véhicules, en augmentant leurs chiffres d’affaires.
Elma Camara