La résurgence de la maladie à virus Ebola rappelle le triste souvenir d’un début de gestion mal adaptée de l’épidémie précédente. Il est urgent que les leaders religieux anticipent sur la conduite à tenir dans le cadre du plan de riposte qui va leur être prochainement proposé par les autorités sanitaires.
Ne nous y trompons pas ; 2014 c’était hier. On se souvient du lourd préjudice que le déficit de communication a causé au pays en raison des mauvaises informations données à l’époque sur l’origine, la transmission et la réponse à donner à la maladie.
Les idées reçues sur le déni et la théorie du complot ont favorisé la résistance chez de nombreuses populations, entraînant du coup les réactions catastrophiques qu’on a connues, à l’image de celles de Womey dont l’évocation renvoie aux macabres scènes des films d’horreur.
La profusion de l’esprit de fatalité et de la malédiction divine a, à son tour négativement impacté les efforts de lutte qui ont été déployés, empêchant l’adoption et l’application des mesures et gestes barrière à la maladie.
On se souvient que dans le process beaucoup de leaders religieux ont payé de leur vie les ratés d’une gestion de communication mal assurée. En raison de leur position charnière dans la stratégie de riposte, il est important qu’ils se souviennent de 2014. Qu’ils en tirent les meilleures leçons, anticipent sur l’attitude à adopter pour leur propre protection et celle des populations, du terrible virus.
Dans le cadre de la crise en cours, c’est déjà un premier raté que la communication gouvernementale sur le sujet n’intervienne qu’après deux semaines de l’enregistrement du premier cas de décès. L’opportunité escomptée n’est pas visible sur ce plan.
Dieu Le Très Haut est imploré à nous inspirer de la meilleure façon possible et à nous hisser à la hauteur de l’événement. Amen !!!
Sény Facinet Sylla
Ancien Secrétaire Général Adjoint des Affaires Religieuses
