Réouverture partielle des lieux de culte : des chefs religieux non satisfaits  

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C ertains chefs religieux n’ont pas apprécié la décision du Secrétariat Général des Affaires Religieuses relative à l’ouverture partielle des mosquées et églises en Guinée, à partir du 4 septembre prochain.

Fermés depuis le 26 mars dernier sur toute l’étendue du territoire national à cause de la maladie à Coronavirus et rouverts, trois mois plus tard, dans la plupart des préfectures du pays, les lieux de culte sont toujours fermés dans le grand Conakry (Conakry, Dubréka et Coyah).

Face à la pression des fidèles musulmans qui ont organisé, vendredi dernier, un sit-in à la devanture du Centre Islamique de Donka(Conakry), secrétaire général aux affaires religieuses a décidé rouvrir partiellement  les lieux de culte pour le Grand Conakry.

Mais, cette mesure ne semble pas satisfaire les fidèles musulmans qui souhaitent désormais la réouverture totale de leurs mosquées d’autant plus que des mouvements politiques s’organisent à longueur de journée à Conakry sans aucun respect des mesures barrières édictées par les autorités sanitaires.

« On nous dit de ne pas réunir plus de 20 personnes. Mais on voit à la télé des mobilisations de soutien partout au palais », dénonce Elhadj Alhassane Khomeini Camara, imam dans une mosquée de Boulbinet, commune de Kaloum.

Pour sa part, Elhadj Mohamed Mansour, membre du Conseil Islamique de Guinée estime lui aussi que les mosquées doivent être ouvertes tous les jours pour les cinq prières quotidiennes.

«Dans les conditions normales, les mosquées doivent être ouvertes tous les jours.  On voit tous les jours des conventions des partis politiques. Les mouvements de soutien s’organisent partout dans le pays sans aucun respect des mesures sanitaires alors que l’état d’urgence sanitaire décrété par le Chef de l’État n’autorise pas un regroupement de plus de 20 personnes, mais aujourd’hui, on voit des milliers de personnes tenir des conventions», indique-t-il en jugeant la mesure du Secrétariat Général des Affaires Religieuses ‘’ insuffisante’’.

En abordant dans le même sens, Oustaz Adama Barry, jeune imam dans une mosquée en banlieue de Conakry, précise qu’il n’y a aucune raison d’autoriser la prière du vendredi (qui mobilise plus de monde) sans autoriser les prières quotidiennes.

Le Chef de l’Etat entendra-t-il le cri de cœur de ces religieux en ordonnant l’ouverture totale des lieux de culte ? La réponse sera connue 15 septembre prochain, date à laquelle Alpha Condé devra faire une adresse à la nation pour reconduire ou non l’état d’urgence sanitaire.

Alpha Diallo   

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