Rencontre entre la mission diplomatique et les candidats en lice : cellou dalein dans une colère noire

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V isiblement, la rencontre tenue ce vendredi 2 octobre 2020 à l’hôtel Primus Kaloum entre la mission diplomatique en cours à Conakry, composée des délégués de la CEDEAO et de l’UA, des Nations Unies ainsi que de quatre ministres des affaires étrangères de la sous-région, dont celle du Ghana (Cheffe de mission) et celui du Burkina Faso, et les candidats en lice à la présidentielle du 18 octobre prochain ne se serait pas passée sur les rives d’un fleuve tranquille, a appris guineeactuelle.com.

Sur fond de frustration affichée par certains opposants à l’encontre de la CEDEAO et de l’UA, une chaude discussion, ou du moins pas très diplomatique, aurait eu lieu entre le candidat de la principale formation politique de l’opposition guinéenne, par ailleurs porte-parole des candidats en lice, et l’institution sous-régionale.

Selon notre informateur qui était présent sur les lieux, le leader de l’UFDG aurait ouvertement reproché à la CEDEAO son manque d’ ‘’inclusivité’’, notamment lors de la présentation du rapport de celle-ci sur le fichier électoral guinéen.

« Je ne vais pas entrer dans tous les détails. Mais sachez que nous n’avions pas été associés au travail des experts de la CEDEAO. Nous ne maitrisions pas les termes de référence de la mission et même lors de la présentation du rapport des experts de la CEDEAO, l’opposition y a été admise en sa seule qualité d’observateur. On ne nous a pas donné le droit à la parole pour exprimer notre point de vue sur l’état du fichier», se serait plaint le principal opposant du régime de Conakry.

En réponse, la Cheffe de la mission, en l’occurrence la Ministre des affaires étrangères du Ghana et le président de la Commission de la CEDEAO, ont interpellé le commissaire de la CEDEAO chargé des questions politiques, le Général Francis BEHANZIN, également présent à la rencontre.

Dans un langage diplomatique, révèle notre source, le Général Francis BEHANZIN, commissaire incriminé, n’aurait pas fait de cadeau à l’opposition guinéenne, en tête Cellou Dalein Diallo, qui avait boycotté les dernières législatives.

En février 2020, nous avions engagé le processus de dialogue politique avec les parties prenantes aux élections en Guinée, aurait-il rappelé avant d’évoquer l’arrivée de la maladie à Coronavirus  et la crise malienne pour justifier le silence de la CEDEAO sur la situation guinéenne.

Toutefois, le Général Francis BEHANZIN s’est voulu être direct en précisant que les termes de référence de la mission des experts étaient très clairs, c’est-à-dire, assainir et purger le fichier des anomalies constatées.

« Sur les huit millions et quelques électeurs déclarés par la CENI, soit 65% de la population guinéenne selon le dernier recensement, nous avons réussi à éliminer 2 500 000 d’électeurs problématiques. Ce qui correspond à presque 45% de la population et aux normes de la sous-région… Mais, il faut savoir qu’il y a la réalité virtuelle et la réalité politicienne, j’avais dit aux membres de l’opposition guinéenne de ne pas boycotter l’élection de mars 2020. Car, ils étaient beaucoup à l’Assemblée… C’est une erreur stratégique qu’ils ont commise, car l’opposition était beaucoup au parlement», aurait tenté de convaincre le commissaire de la CEDEAO chargé des questions politiques, rapporte notre informateur.

Par ailleurs, le porte-parole des candidats en lice, non convaincu des arguments avancés par le commissaire de la CEDEAO chargé des questions politiques,  a fait part à la mission diplomatique les attaques et accusations dont il serait victime de la part du président Condé.

« Je voudrais vous prendre pour témoins des attaques et accusations dont je suis victime de la part de Alpha Condé. Partout, il m’accuse de rébellion et de vouloir déstabiliser le pays. J’étais membre important du FNDC. Mais aujourd’hui, je suis candidat. Donc ce qui prouve que j’ai fait le choix des urnes à la rue. Si je voulais autre chose, je ne me serai pas porté candidat à cette élection. Quand bien même, je connaissais les risques avant de m’y engager», aurait avisé le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) avant de dénoncer la fermeture par le pouvoir de Conakry des frontières de certains pays de la sous-région, notamment le Sénégal et la Guinée-Bissau.

« Le pouvoir a fermé nos frontières avec la sous-région au Sénégal et en Guinée-Bissau. On m’accuse d’acheter des armes au Burkina et d’être financé par la Guinée-Bissau… J’avais commandé tout mon matériel de campagne depuis le Sénégal dans au moins cinq camions qui ont été arrêtés  à la frontière » aurait fait savoir Cellou Diallo qui n’exclut pas que le régime décide d’y mettre des armes, car aurait-il révélé, ‘’ un des camions se trouve aujourd’hui au  camp Alpha Yaya Diallo’’.     

« S’ils y mettent des armes, on verra… Mais, moi je ne me reproche de rien. Car tout le dispositif avait été contrôlé depuis la frontière et aucun problème n’y avait été soulevé ».

La rédaction

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