A Benty, préfecture de Forécariah, l’apprentissage de la lecture du Coran se fait toujours autour du feu. Une ancienne pratique qui tend pourtant à disparaître dans beaucoup des localités.
En pleine nuit, loin de la lumière de la climatisation et des nattes, ces enfants récitent à voix haute le Coran. Une chose qui traduit le caractère presque obligatoire de cet enseignement pour tous les enfants de cette localité.
« J’ai commencé en Sierra Leone. Je cherchais des fagots de bois. J’éduque ces enfants de la même manière » nous a confié un des maitres coraniques rencontré autour de plusieurs enfants.
En Afrique, c’est presqu’une tradition. Le feu allumé en permanence par des bois que les enfants ont cherché, chauffe la moelle osseuse et incite les enfants à rester toujours auprès du feu. L’importance de cette méthode d’apprentissage réside dans les flammes.
« Les flammes qui jaillissent illuminent le cœur des enfants. Le fait qu’ils soient assis à même le sol est un signe de respect et d’humilité. C’est ce qui les élève » a expliqué notre interlocuteur, regrettant la disparition progressive de cette façon de léguer la connaissance coranique au sein de la société.
« Il y avait plusieurs centres coraniques à Benty. Mais actuellement, beaucoup ont fermés » a-t-il regretté.
Aux dires de certains citoyens, la localité de Benty aura bientôt une mosquée qui pourrait servir de lieu d’apprentissage du Coran pour les enfants. Car, soutiennent-t-ils, l’édifice sera bien électrifié.
Reste désormais à savoir maintenant si cette méthode d’apprentissage ne risque pas d’être abandonnée une fois la fin des travaux de construction de cette mosquée ?
Mata Malick Madou