Rdc: une douzaine de personnes tuées pour commémorer les trente ans de l’ouverture démocratique du pays  

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P rès de treize ans ont passé depuis le massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo à Matadi et Luozi, dans la province du Kongo Central, en 2007 et 2008. Divers meurtres ont suivi. Le lundi 13 avril 2020, nous apprenions à travers différentes sources qu’il y avait eu des incidents graves à Kisantu, au Kongo-Central.

Nos sources nous parlent d’échauffourées entre les forces de l’ordre de la République Démocratique du Congo et les militants du mouvement Bundu-dia-Kongo, de Ne-Muanda Nsemi. À travers plusieurs sources, on a parlé de perte en vies humaines.

Malgré cela, le pouvoir en place en RDC a poursuivi la traque en vue d’une épuration pure et simple du groupe religieux Bundu Dia Kongo.

En 2008, il y a cent personnes tuées, cent cinquante autres arrêtées et plus de deux cents bâtiments détruits : ce bilan macabre, publié le 13 juin 2008 dans un rapport de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc), est celui des opérations menées par la Police nationale congolaise (PNC) au Kongo central, entre la fin février et la mi-mars dernier.

Ne Muanda Nsemi, Chef Spirituel de Bundu Dia Kongo, Leader du parti politique Bundu Dia Mayala, et Chef Traditionnel « auto-proclamé » des Bakongo

A l’époque, Kinshasa cherche à restaurer son autorité dans cette province de l’ouest du pays. De violents affrontements y opposent régulièrement les pouvoirs locaux et les membres de Bundu dia Kongo (BDK), un mouvement politico-religieux créé en 1986 par Ne Muanda Nsemi – ancien député, il prétend avoir été visité par « l’esprit de Dieu » – pour faire « renaître » le peuple africain et restaurer l’ex-royaume Kongo (qui, avant la colonisation, s’étendait sur l’actuel Bas-Congo, une partie de l’Angola, du Congo-Brazzaville et du Gabon).

Les récits de violence policière se suivent et se ressemblent dans le Kongo Central.

Pourquoi donc ces assassinats en chaîne après le bain de sang qui a éclaboussé une province réputée pour sa tradition pacifiste ? Par quel engrenage infernal en était-on arrivé à cette horreur ?

La province privée de ses 40%

Plus généralement, les poursuites lancées à Kinshasa contre les auteurs de détournements massifs d’argent public ont ravivé la rancœur des provinces productrices de recettes – Katanga, Kongo-central, Kivus – contre Kinshasa. Du coup, elles ont de plus en plus de mal à supporter le non-respect de la Constitution de 2006, qui prévoit que les provinces peuvent retenir à la source « 40% » des recettes qu’elles engrangent. Les autorités de Kinshasa préfèrent tout rafler et « rétrocéder » de l’argent aux provinces selon leur bon vouloir et le Kongo Central est le plus touché. Ces sommes n’atteignent jamais 40%.

Cette absence de respect de la Constitution revient à la surface à l’occasion de la crise due au coronavirus, qui a suscité l’isolement sanitaire de Kinshasa par rapport aux provinces.

Il faut également ajouter, la corruption et les détournements qui appauvrissent la province du Kongo-central, qui ne profite en rien des moyens économiques qui devraient être alloués à son développement; les actifs des sociétés publiques et les péages ou taxes imposés prennent d’autres destinations. A titre d’exemple, la Route Nationale N°1, qui va de Kinshasa à Matadi (Kongo-central) – port d’arrivée de nombreuses importations destinées à la capitale congolaise; cet axe de première importance, est géré par une société chinoise, avec des participations de la famille Kabila.

Les images de l’arrestation musclée à la résidence de Muanda Nsemi le vendredi 24 avril créent le scandale. Sur plusieurs vidéos vues des milliers de fois sur YouTube et sur les réseaux sociaux, on y voit des fusillades et tirs à l’arme lourde dans la résidence de Muanda Nsemi dans laquelle se trouvait des femmes et enfants. Avant de quitter le lieu, ces policiers se sont livrés au pillage de la résidence

Nous avons constaté avec le plus grand étonnement et pincement au cœur, des images et vidéos des fidèles du BDK (une centaine) déshumanisés et jetés dans la fosse au Covid-19, dans l’enceinte des structures de la Police Nationale. Et cela contrairement au décret par ordonnance du mardi 24 mars 2020 décrété par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo portant l’état d’Urgence suite à la pandémie covid-19 en RDC.

Sur ce, on se demande comment l’autorité a délibérément laissé pendant plus de 24 heures hommes, femmes et enfants (nourrissons) à la contagion de Covid-19 si ce n’est pas une volonté farouche d’exterminer ce groupe religieux.

Un régime qui humilie la femme, et qui ne protège pas des enfants est irresponsable. Ce n’est pas nous qui le disons, mais c’est cela qui transpire du traitement infligé à l’épouse de Ne Muanda Nsemi, née Lubondo, par la police.

Un Policier Congolais en flagrant délit de vol d’un sac de farine de manioc dans l’enceinte du palais de Ne Muanda Nsemi.
  1. Le Combat de Ne Muanda Nsemi ne se résume pas simplement à une question des arriérés de salaire de deux ans après sa disparition de la vie politique mais à des multiples tragédies et injustices dont sont victimes le peuple Kongo.
  2. Ainsi, donc le pouvoir en place ne doit pas circonscrire ce dossier à la personne de Ne Muanda nsemi mais à écouter la grogne du peuple Kongo.
  3. Ces revendications ont été sur les injustices contre son mouvement spirituel politique, avec des traqués de ses adeptes,
  4. Des massacres répétés sur cette terre des hommes des fidèles de Bundu dia Kongo, avec plus de mille fidèles tuées par balles réelles et de milliers de disparus ;
  5. Des injustices avec l’incarcération des adeptes incarcérés à ce jour au Prison Militaire de Ndolo, alors qu’ils ne sont ni militaires ni policiers ; et moins encore rebelles ; Alors nous allons les qualifier des prisonniers de droit humains ou des prisonniers des régimes successifs ;

Et pour la province du Kongo Central,

  1. La revendication de Ne Muanda Nsemi sur l’amélioration des conditions de vie et de travail dans le fief des résidents et autochtones de la province du Kongo Central sont fondées et justes. Nous n’allons pas nous y attarder;
  2. Ses cris pour la direction des entreprises du portefeuille de l’état aux autochtones de la province sont fondés,
  3. Ses cris en faveur de la symbiose d’autres communautés au respect de la culture locale ne peuvent qu’être encouragés;

Il faut plutôt parler en termes de communauté et le placer comme une victime vu sa défense des NeKongo.

La Rédaction

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