Sommet européen : l’épineuse question de la gestion des migrations parmi les sujets à aborder

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L es 27 chefs d’États et de gouvernements de l’Union européenne se réunissent à Bruxelles ce jeudi 29 et vendredi 30, pour leur habituel sommet de fin juin. De nombreux sujets, comme la relation avec la Chine, le soutien militaire à l’Ukraine ou le budget européen seront à l’ordre du jour. Les 27 aborderont aussi l’épineuse question de la gestion des migrations.

Les Européens ont réussi, contre toute attente, à se mettre d’accord le 9 juin 2023 pour réformer les procédures d’asile et mettre en place un mécanisme de solidarité pour répartir trente mille demandeurs d’asile chaque année entre pays. Mais pour faire fonctionner l’aspect interne de la politique d’asile à venir, il faut que l’aspect externe de la politique migratoire fonctionne aussi : à savoir la sécurisation des frontières extérieures et la politique de retour des migrants non éligibles à l’asile.

Dans une lettre de sa présidente Ursula von der Leyen, la Commission européenne propose aux 27 de mettre en place des accords de coopération identiques à celui qui a été proposé à la Tunisie le 10 juin. Les Européens espèrent conclure prochainement cet accord qui entraîne des investissements pour des activités de lutte contre le trafic de migrants, de gestion des frontières, d’opérations de recherche et de sauvetage ainsi que le retour de migrants en Tunisie.

La Commission propose aux 27 cet accord comme un modèle qui pourrait être reproduit et se voir proposer par exemple à l’Égypte. L’idée d’un nouvel accord avec la Turquie est, elle aussi, évoquée.

C’est avec fermeté et assurance que Giorgia Meloni s’est rendue devant le Parlement italien pour défendre sa vision de l’Union européenne avant de se rendre à Bruxelles. Sur le dossier économique avant-tout. La cheffe du gouvernement dominé par l’extrême-droite a tout de suite tiré à boulets rouge sur la Banque centrale européenne et sa volonté de maintenir sa hausse des taux d’intérêts : c’est «une recette simpliste», répond la patronne des Frères d’Italie. Cela risquerait de provoquer plus de dégâts que l’inflation, prévient-elle.

Quant au délicat dossier du Mécanisme européen de stabilité, fond de sauvetage des États-membres en difficulté, en contrepartie d’ajustements de leurs comptes publics, l’Italie de Meloni est encore loin de rentrer dans le rang. Par crainte de finir sous tutelle de l’UE, la présidente du Conseil l’a confirmé ce mercredi, la réforme voulue par Bruxelles restera bloquée. « Ce n’est pas le moment d’affronter un vote », « c’est une question d’intérêt national », défend-t-elle devant les députés. Alors que l’Italie est le dernier pays à ne pas avoir ratifié la réforme, elle explique que son exécutif a choisi une approche plus globale pour négocier aussi la nouvelle gouvernance budgétaire européenne, l’Union bancaire et les mécanismes de sauvegarde financière.

Outre l’économie, autre priorité, la question migratoire, sujet central pour une Italie aux portes de l’Europe, et sur lequel la dirigeante souverainiste compte bien peser à Bruxelles, face à des partenaires qu’elle semble juger trop attentistes. « L’immigration irrégulière de masse n’a rien de solidaire. Il faut que l’Union européenne reste attentive aux pays du sud de la Méditerranée et aux pays d’Afrique, en conjuguant une lutte contre les trafiquants, à des relations avec les pays d’origine et de transit. C’est ce qui doit être considéré comme prioritaire ! »

Afin d’arriver devant les 27 avec les idées claires, face aux parlementaires, Giorgia Meloni a ainsi promis un plan de partenariat et de développement dès l’automne prochain avec les pays de la zone méditerranéenne, à commencer par la Tunisie afin de contrôler les flux migratoires qui ont plus que doublé cette année sur les côtes italiennes.

Avec RFI

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