Port de conakry : les réformes du cnrd portent fruits (pdg de hamana )

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L e président-directeur général de la société Hamana SA, Mohamed Kourouma, a animé, mardi 1er juillet 2025, une conférence de presse pour dresser un bilan des activités économiques autour du Port autonome de Conakry depuis l’arrivée du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au pouvoir, en septembre 2021.

Entouré, notamment du directeur général et du comptable de sa société, il a salué les réformes engagées, qu’il juge favorables aux opérateurs économiques et à la population.

Selon le PDG, avant l’arrivée du CNRD, les activités commerciales au port de Conakry étaient restreintes à la plage horaire de 8h à 16h, ce qui entraînait des pertes économiques importantes pour les acteurs du secteur.

Les coûts liés aux surestaries — pénalités financières facturées lorsque les marchandises restent trop longtemps sur le port — pesaient lourdement sur les opérateurs. Les navires en vrac et les conteneurs étaient souvent contraints à des frais variant entre 100 millions et un milliard de francs guinéens, répercutés ensuite sur les prix des produits à la consommation.

Un port désormais en service continu

Depuis le décret présidentiel imposant un fonctionnement du port 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, explique-t-il, la cadence d’activité a connu une nette amélioration.

« Les surestaries ont disparu du côté étatique, sauf en cas de retard imputable à l’importateur », a précisé Mohamed Kourouma, notant que cette libéralisation a eu des effets positifs sur l’ensemble de la chaîne logistique et commerciale.

Le PDG de Hamana SA a également souligné une hausse du volume d’activités, avec un retour progressif des opérateurs économiques qui, auparavant, contournaient le port de Conakry pour éviter les frais élevés, citant pour preuve la baisse des prix sur certains produits de première nécessité.

« Le sac de riz de 50 kg, qui se vendait entre 320 000 et 330 000 francs guinéens en gros, est désormais cédé entre 240 000 et 250 000 francs », révèle Mohamed Kourouma.

Transport, emploi et attractivité régionale

L’amélioration des performances du port a entraîné une hausse des coûts de transport local, désormais estimés à 4 millions de francs guinéens entre le port et Madina pour un conteneur de 20 pieds.

Toutefois, ce coût est compensé, selon lui, par le volume accru d’activités et la suppression des pénalités portuaires.

Le PDG de Hamana note aussi un effet positif sur l’emploi, avec une vague de recrutements observée au port.

“Aujourd’hui, plus de 90 % des transporteurs locaux participent à l’acheminement des marchandises, contre seulement 25 % auparavant”, se félicite M. Kourouma.

Par ailleurs, le PDG de Hamana indique que des pays comme le Burkina Faso sont en discussion pour utiliser le port de Conakry comme point de transit, en raison de ses performances actuelles (3 000 à 3 500 tonnes déchargées par jour contre 1 500 à 2 000 tonnes ailleurs).

Dynamisme du secteur aérien et retombées

Le conférencier a profité de cette occasion pour évoquer l’impact de cette dynamique portuaire sur l’activité aéroportuaire.

Selon M. Kourouma, les membres d’équipage et commerçants en provenance de ports voisins transitent désormais plus fréquemment par l’aéroport de Conakry, entraînant une hausse du trafic passagers.

“Les hôtels, restaurants et services de transport enregistrent une hausse de fréquentation”, note-t-il, en y voyant un cercle vertueux pour l’économie nationale.

Enfin, Mohamed Kourouma a exhorté le gouvernement à relancer le projet de réhabilitation de la voie ferrée Conakry-Kankan, en suggérant un démarrage progressif des travaux par tronçons de cinq kilomètres, car, dit-il, cette infrastructure est essentielle à la fluidité du transport intérieur.

Alpha Ibn Boubacar Diallo 

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