L ’artiste guinéen, Kerfalla Kanté ‘’ l’oiseau du Sankaran’’, a tiré sa révérence ce jeudi 18 juillet 2019 dans une clinique à Conakry suite d’une longue maladie.
A la famille mortuaire, angoisse et tristesse se lisaient sur tous les visages à l’annonce du décès de cette icône de la musique guinéenne.
« Nous sommes en deuil aujourd’hui, j’ai perdu mon papa, Kerfalla Kanté qui m’a tout donné, grâce à qui je fais de la musique. Il nous a quittés aujourd’hui, Dieu est grand et il a fait son travail. Il était gravement malade. Il était parti aux Etats-Unis pour ses examens, ensuite pour se traiter. Il s’est dit de ne pas rester à l’Occident, de revenir en Guinée, parce qu’il est né ici, donc il a voulu faire tout ici. Je me rappelle un jour, il m’avait dit : ‘’papa, même si tu pars en Occident, reviens dans ton pays, parce que c’est ici que tu es né. C’est vraiment une triste nouvelle. La Guinée est en deuil, la culture guinéenne est en deuil. Nous prions que son âme repose en paix » a confié à mediguinee.com Kémo Kanté, fils ainé du défunt Kerfalla Kanté.
Poursuivant son témoignage, Kémo Kanté a révélé que son père s’inquiétait beaucoup de l’état de santé de sa maman également hospitalisée à l’hôpital Ignace Deen.
« C’est donc hier vers 15h, sa maman (de Kerfalla) aussi est à l’hôpital Ignace Deen. Il s’inquiétait beaucoup pour sa maman. Donc, il m’a appelé pour dire : ‘’papa allons voir ma maman à l’hôpital’’. Il ne se préoccupait pas de sa propre maladie, mais s’inquiétait beaucoup pour sa maman. Dieu a fait son travail, vers 20h, on est revenus à la maison, il m’a dit qu’il ne se sent pas bien. D’habitude, quand il me dit cela, il va à l’hôpital et ensuite il se sent bien. Mais cette fois-ci, j’ai vu un changement (…) j’ai appelé son médecin, qui m’a dit de le conduire vers une clinique. Nous sommes allés à Ambroise Paré, vers 22h, il est resté jusqu’à 0h, mais moi j’étais au dehors. C’est après qu’on est venu me dire de l’envoyer à l’hôpital Donka, cela a trouvé que mon papa était déjà décédé. Il a été tout pour moi, c’est lui qui m’a donné ma vie, il a été mon maitre, je ne vais jamais l’oublier. Que son âme repose en paix » révéle-t-il.
A titre de rappel, Kerfalla Kanté fut un griot parfait, depuis à son jeune âge. A l’âge de 10 ans, celui qu’on appelait l’oiseau de sankaran s’est familiarisé avec les instruments musicaux.
Né à Faranah, à Koumandi Koura, un district de la préfecture de Faranah, Karfalla Kanté a commencé ses débuts dans de grands orchestres avant d’évoluer dans la musique mandingue, un genre musical auquel il s’est initié très tôt avec l’accompagnement de son père Kémo Kanté, un grand balafoniste.
Karfalla Kanté, reconnu pour ses shows dans des cérémonies de baptème, de mariage s’est fait vite remarqué, Il est découvert par les musiciens du «Tropical Djoli-Band» qui l’ont engagé.
Evoluant sous ce label, Kerfalla produira avec eux son premier opus «Déni Kéléni» qui fera sa consécration. Talentueux, avec une voix suave, Il devient de 1980 à 1983, la Cheville ouvrière du «Tropical».
Il rejoindra en 1984 la troupe Bala et ses baladins sous la spoliation de Ibrahima Kouyaté, guitariste. Kerfalla Kanté connaitra la consécration, c’est à dire le lancement de sa carrière avec sa rencontre avec Alpha Traoré James qui l’introduira à la Direction Nationale de la RTG (Radio Télévisé de Guinée) pour un premier enregistrement studio avant de le présenter au producteur Ahmadou Diouldé Sall qui signera aussitôt un contrat exclusif. Ce qui précéda à la sortie officielle de son premier Album en 1991 qui connut un énorme succès.
Kerfalla Kanté connut ses moments de gloire après la signature de cet album, il obtiendra plusieurs palmarès internationaux.
Durant 10 ans, Kerfalla Kanté fut absent sur la scène nationale, et avait cessé la musique durant ces moments. Il fera son retour plus tard avec un double album dénommé ‘’merci’ et ‘’Djéli Laye ».
Guineeactuelle.com présente ses condoléances à la famille éplorée et à ses proches.
Iso Abdoul Latif
