Sommet de nairobi sur la cipd : gros plan sur les attentes de la guinée

Publicité

La Conférence Internationale sur la Population et le Développement  (CIPD) s’est ouverte, mardi 12 novembre 2019, à Nairobi, capitale du Kenya, sous la participation de plusieurs pays du monde, dont la Guinée.

Conduite par le ministère des Affaires étrangères, sous les auspices  de la Représentante du bureau pays de l’UNFPA, la délégation guinéenne n’est pas venue avec les mains vides à ce sommet mondial marquant le 25e anniversaire de la Conférence du Caire en 1994.

Lors de cette conférence de 1994, 179 gouvernements ont adopté un programme d’action qui reconnait que la santé en matière de reproduction, l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes constituent des vecteurs du développement durable.

Selon Madame Barbara Sow, Représente Pays de l’UNFPA-Guinée, cette rencontre devrait être une occasion de faire un retour dans le passé pour voir ce qui a pu être fait en termes d’engagements pris par les pays depuis 1994.

« Tout le monde est en train de se demander ce que l’on doit faire pour que les rêves et les engagements faits par les pays depuis 1994, encore une fois en 2019, qu’est qu’on va faire pour arriver à 2030 et 2063 » a indiqué Madame Barbara Sow.

En ce qui concerne le cas spécifique de la Guinée, la Représentante de l’UNFPA a fait savoir que  l’un des plus grands enjeux pour la Guinée demeure  l’accès aux services de base, notamment l’éducation et  la santé.

« Il y a un besoin criard, non seulement pour les femmes, pour les jeunes et pour les hommes. L’accès universel  à la santé est un besoin énorme, et quelque chose que le pays s’engage à faire.  L’éducation, pour les jeunes, bien qu’on a atteint un bon niveau au niveau primaire, mais pour être dans le marché moderne, aujourd’hui l’éducation secondaire et supérieure est nécessaire.  On a fait un retour dans le passé. On a montré ce qu’on n’a pas encore pu faire. On a montré qu’il y a des femmes qui meurent en donnant la vie, qu’il y a des millions de jeunes filles qui sont mariées avant 18 ans, il y a des millions des jeunes victimes de MGF. Et maintenant, on est en train de dire qu’on acceptera plus » a-t-elle dépeint.

Pour sa part, docteur  Mohamed Lamine Yansané, conseiller du ministre de la Santé de Guinée a rappelé que ce sommet est tout d’abord une conférence-bilan, parce, dit-il, ‘’il y a eu une CIPD de Caire qui a vraiment mis des jalons extrêmement importants’’.

« Il s’agit aussi d’évaluer concrètement et de voir est-ce que les promesses qui avaient été tenues à l’époque sont respectées ? Pour celles qui ne sont pas tenues, avec les nouveaux engagements, c’est voir comment accélérer l’ensemble de ces promesses » a souligné docteur Yansané.

Plus loin, le conseiller du ministre guinéen de la Santé fait mention des défis auxquels son pays fait face actuellement.

« Les défis pour la Guinée sont énormes.  D’abord quand on prend la planification familiale, nous avons actuellement seulement 11% des femmes en âge de procréer qui sont couverts en matière de planification familiale avec près de 25% de besoins non satisfaits. Donc rendre disponible et à moindre coût la planification pour l’ensemble des femmes qui en ont besoin est pour nous un grand défi. Il faudrait une nouvelle promesse pour que la contribution de l’Etat puisse se pérenniser. Le deuxième aspect, c’est le problème d’inégalité du genre et surtout le problème lié aux violences basées sur le genre. Et là quand on voit les mutilations génitales féminines, la Guinée occupe la deuxième place dans le monde. Il y a beaucoup des programmes qui ont été dédiés à cet effet, mais jusqu’à présent, on ne voit des résultats concrets » énumère-t-il.

L’autre défi évoqué par le conseiller du ministre de la Santé est celui lié au financement de la santé afin de réduire considérablement le taux de mortalité maternelle et infantile.

« Aujourd’hui, on n’a que 7% du budget de l’Etat qui est consacré à la santé alors qu’il en faut 15% selon les normes internationales. Mais les 15%, on ne va pas les obtenir d’un seul coup. Les engagements que l’Etat fait d’ici 2030, il faudrait qu’on puisse y arriver même si on ajoute chaque 1% supplémentaire dans ce qui est reçu par l’Etat. Le problème, ce n’est seulement les allocations, mais les fonds qui sont réellement décaissés, parce que quelque fois, vous pouvez avoir un budget, si vous n’avez pas la possibilité de décaisser, ça vous fera un problème. Donc, ce sont là quelques problèmes auxquels notre pays est confronté. Nous allons donc partager notre expérience avec celle des autres pays, voir comment ils ont abordé certaines de ces questions » a expliqué docteur Mohamed Lamine Yansané.

Alpha Mamoudou Diallo

Publicité